Olympos par Dan Simmons

J’ai pris un peu de retard avec les reviews de mes lectures. Donc je m’y remets. Il y a quelques temps, j’ai terminé Olympos. Il s’agit de la suite d’Ilium de Dan Simmons. Simmons est un écrivain majeur de la sf contemporaine. Hyperion est un très grand roman de space opera. Et ce malgré le fait que je n’ai pas aimé sa suite Endymion, que je trouve ratée et inutile.
J’avais dévoré Ilium, un récit particulièrement dense et passionnant qui combinait plusieurs trames complexes. On y suivait les aventures de terriens hédonistes et quelques peu décérébrés ronronnant dans une civilisation de loisirs et d’éternelle jeunesse, jusqu’à ce que plusieurs d’entre eux essaient de réfléchir par eux même et que le chaos survienne. Parallèlement, le panthéon des dieux grecs, anciennement humains et améliorés via la nano technologie et des altérations quantiques jouent à la guerre en grandeur nature sur Mars. Ils ont « ressuscités » les héros de l’Iliade et recréé la guerre de Troie. Des spécialistes d’histoire antique, originaires du 20e siècle, ont également été ressuscités et vérifient que la guerre se déroule bien selon les descriptions d’Homère. Enfin, les perturbations quantiques provoquées par les dieux risquant de détruire la trame même de l’univers, une troisième sorte d’acteurs, les moravecs, sont envoyés en mission sur Mars. Les moravecs sont les descendants éloignés de robots d’exploration de Jupiter et d’autres planètes hostiles. On suit particulièrement deux représentants respectivement passionnés de Proust et de Shakespeare, qui parsèment l’histoire d’analyses érudites de leurs œuvres.
Le roman était excellent et se terminait sur un final apocalyptique qui donnait très envie de lire la suite. Malheureusement, celle-ci est en demi teinte. Simmons est très doué et il est difficile de déposer le roman avant de l’avoir terminé. Le récit est plein de bonnes idées et bien construit mais les pistes tracées par le premier roman finissent un peu trop souvent n’importe comment. Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, il y a un peu trop de Deus Ex Machina pour expliquer le pourquoi du comment. Sans vouloir trop dévoiler l’histoire, je dirais juste que de nouveaux personnages apparaissent vers la fin de l’histoire et règlent pas mal de problèmes. Une dernière bizarrerie : Simmons nous rajoute un agenda politique pas vraiment subtil en rapport avec la situation actuelle au Moyen-Orient.
Au final, du très bon, du moins bon, mais de toute manière ceux qui ont aimé Ilium l’achèteront pour connaître la fin.

4 comments

  1. Toujours étrange le fait qu’il soit interdit de “dire du mal” d’une certaine folie religieuse : cela en devient presque tabou !

  2. Après avoir avalé Ilium dès sa sortie, puis après avoir bondi sur la version anglaise d’Olympos, j’avais laissé à Dan Simmons une chance de se racheter en (re)lisant Olympos, dnas la langue de Molière… Déception terrible.

    Fan absolue de la Mythologie grecque, notamment de l’Iliade, les libertés prises dans le second volet sont trop grandes, elles vident les personnages de leur enssence(notamment Achille, ayant un destin tragique essentiel au personnage d’Homère, et qui, sans Paris, devient de fait invincible)

    Mais les libertés, on peut le tolérer, si elles servent l’histoire… Et là, c’est la catastrophe! Toutes les énigmes ont résolues à la va vite, la physique quantique résolvant tout! Sans une seule explication plausible.

    Les musulmans, (aidés par les français) sont la cause de la fin du monde, en pratiquant une guerre chimique totale! Et les juifs sont les éternelles victimes. Si dans Hypérion, l’idée de Diaspora éternelle etait géniale, avec à coté les palestiniens déportés sur mars, dans Olympos, rien n’est expliquén si ce n’est le “penchant” naturel du musulman à détruire tout ce qui est affilié au juif… La ficelle est un peu grosse…

    Olympos et Ilium (un seul et même bouquin en fait) ont plusieurs niveaux de lecture (tout comme les cantos d’Hypérion) L’histoire pure et simple est décevante au possible. Ensuite, sur la branche “intello” de Dan Simmons, on comprend la démarche : l’esprit humain peut tout. Le pire : cad le Rubicon, avatar de la haine aveugle, comme le meilleur : des univers parallèles crées par le génie humain (Homère, Proust,…), mais on à pas besoin de 1400 pages pour ça!

    L’univers d’Hypérion était prenant, sensé dans sa démesure. Celui d’Olympos, à grands renfort de physique quantique et de littérature terrienne, est le paroxysme de la démesure, et semble s’adresser à quelques élites ayant lu tout Shakespeare, tout Proust, tout Homère et quelques autres auteurs majeurs, snobant le simple fan de SF qui était resté shooté à Hypérion, chef d’oeuvre surclassant même Dune…

    Espérons que Dan Simmons saura comprendre ses fans et faire un retour aux sources…

    Carpe Diem

    Kevin

  3. Tout à fait d’accord avec toi Kevin.
    J’espère juste que Dan Simmons arrivera un jour à se rapprocher de la qualité d’Hypéron.

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