raquettes et Drolet

Lundi 20 février 23H15 Montréal du fonds de mon lit (j’écris beaucoup du fonds de mon lit pour l’instant)

Me voilà revenu de nos expéditions dans les Laurentides. Nous avons passé deux jours à Val David, petit village situé à environ une heure de Montréal. L’endroit est magnifique et allie de manière très équilibrée nature et petites maisons de bois. Le village est également connu pour sa population, composée d’artistes, de fans de sport et de nature et de babas (ici on parle de “grano”). On y retrouve de nombreux artistes, galeries d’art et cafés concerts. Plusieurs entreprises bio ou d’herboristeries sont basées dans la région. Pour vous donner une idée de la population locale, on discutais avec Josée une institutrice qui travaille à Val David et qui nous expliquait que la moitié des enfants de sa classe sont végétariens. Cela donne une impression de vie communautaire intéressante et sans trop de prise de tête.
Nous avons débarqué en force, avec Maïté, François et Julie (j’ai fait du trafic de saucisson et de fromage entre la Belgique et le Canada pour cette dernière) et Stéphanie (qui nous a conduit sur les routes gelées). Enfin, nous avons rejoint Cécile qui est arrivé là bas en bus.
Pour dormir, nous avions réservé dans un bed and breakfast accueillant et kitsch que nous avons rapidement renommé la maison du bonheur. Un couple charmant, des couleurs pistache et fraise écrasé, un feu ouvert qui semble brûler 24 heures sur 24, des petits coeurs un peu partout, des nounours et peignoirs confortable dans les chambre et la maîtresse de maison aux fourneaux dès notre arrivé pour préparer le petit déjeuner trois services du lendemain !
Nous sommes ensuite partis découvrir les montagnes de Val David en raquettes.
Quand on me parlais de raquettes, j’en étais resté à l’idée de ces instruments en bois ressemblant aux raquettes de tennis des années 70. Depuis quelques années les raquettes remises au goût du jour à grand renfort de carbone et d’aluminium ultra léger sont revenues à la mode au Canada et tout amoureux de la nature en a une paire dans son coffre de voiture (c’était le cas pour Stéphanie, François, Julie et tous les habitants de la région). Donc, nous autres pauvres touristes avons été louer une paire de Tubbs et sommes partis sur les chemins de randonnée.
La neige était assez étrange : une bonne couche de poudreuse mais couverte d’une croûte gelée, la nature semblait envahie par une gigantesque couche de meringue. La plupart des arbres était recouverts d’une couche de glace et brillaient au soleil. L’effet était assez magnifique. Pour l’occasion j’avais enfilé ma tenue spéciale grand froid composée de multiples couches de vêtement hétéroclites. C’est très loin des tenues techniques en Gore-Tex, mais tout aussi efficace !
Après une bonne ballade, avoir dit au revoir à Stéphanie et Cécile et un goûter à la maison du bonheur composé de thé et de gâteau chaud aux canneberges et bananes, nous sommes allé retrouver Yannick, Josée et son fils Matteo, des amis de Julie et François. Ils habitent Val David et travaillent dans la région. Josée est institutrice et Yannick travaille pour des petites compagnies théâtrales. Programme de la soirée : poisson, salades, légumes au four et gâteau au chocolat et dégustation de bières de microbrasserie locales (détail amusant : dans les supermarchés les frigos sont payés par les grandes marques de bière et le petites bières locales n’ont pas le droit de s’y trouver. A côté des budweiser et autres Folsom on retrouve dans ces frigos de la Leffe et de la Stella Artois…). Tout ça en écoutant les chansons surréalistes des Denis Drolet.
Sympa, accueillants, proche de la nature et remplis de projets culturels ils sont bien à l’image du village. Ils nous ont mis au courant des coutumes (plus ou moins) locales. Par exemple, il n’y a pas assez de policiers pour toute la région et il est tellement rare de voir une voiture de police qu’il faut faire un voeux lorsqu’on en voit une…
Après un retour en voiture assez épique sur les routes gelées au milieu de la nuit vers la maison du bonheur nous nous sommes effondrés dans les lits aux coussins roses bonbon.
Le lendemain matin un petit déjeuner somptueux. Je sais que je parle souvent de bouffe, mais là vous ne pourrez pas y couper !
En entrée (oui, c’est du trois services !) une salade fruits à la crème de bananes et céréales, en plat principal des fleurs en pain toasté remplies d’un oeuf poché d’une tranche de jambon et d’épinards, le tout accompagné d’une petite salade aux tomates, olives et fruits d’une croquette aux herbes et de crudités. A côté de cela, des toast de pain maison à recouvrir avec des confitures de pommes du jardin, de marmelade d’agrumes ou d’autres confitures de fruits rouges. Enfin, le dessert était une pomme cuite au four avec une coeur de sucre, d’abricots confits et d’épices, le tout pris dans une sorte de cage de pâte et accompagnée d’une salade de fruits au coulis de chocolat et copeaux de chocolat blanc. Le tout arrosé de café et jus d’orange frais.
Après des adieux à nos logeurs et des échanges de chocolats, nous avons rejoint Josée, Yannick et Matteo et somme partis dans leur van rafistolé sur les routes verglacées vers le parc de la dent de Castor pour une autre ballade dans la nature.
Ensuite grignotage dans leur appartement Val Davidien et retour vers Montréal en Bus.
François nous vantait l’exactitude des bus québecquois. Bus que nous avons quand même attendu 45 min dans la nuit et le froid ! Conscient de son retard, le chauffeur a roulé comme un dératé sur les petites routes obscures et enneigées. J’avais des visions de bus péruviens écrasés au fonds de ravins de la cordillère des Andes. A moitié endormis, le bus nous a largué près du chalet Henri Julien où nous avons retrouvé un John vaseux et aux tympans détruits par le vol en avion…
Sommeil réparateur et en route vers de nouvelles aventure le lendemain.

(PS les photos compromettantes suivront lorsque l’on trouvera un moment pour les charger depuis l’appareil de Maïté).

6 comments

  1. Je sens que je vais aimer le Canada, jamais vu un pays où on mangeait autant de chose différente en même temps. Faut dire que c’est peut être lié à l’hiver, mais je garde confiance 😉

  2. Houla faut pas avoir trop mangé en lisant ton rapport d’expédition 😉
    Il faut signaler qu’ils n’étaient qu’à 60km de Montréal.

  3. Haaaaa François, merci pour ce dépaysement coloré (et calorique, mais je n’en attendais pas moins de toi). Mais je m’inquiète : je m’attendais à lire son apparition au détour d’un arbre argenté par le givre : et la police montée ? Oui oui, comme dans “Les Dalton dans le Blizzard”…
    Allez amuseer et prend ton temps, ici il fait toujours bien “belge” (cad gris/humide) tendance hivernale moyenne (froid sans neige)…

  4. Je suis content que ton estomac soit virtuellement satisfait.
    Pour les mounties, aux dernières nouvelles leur derniers représentants ont été rassemblés dans des parcs au nord du pays où ils peuvent s’ébattre, boire du thé et essayer de se reproduire. Ils essaieront de les réintroduire par la suite…

  5. Oui… C’est vrai que le Canada n’est pas uniquemement constitué de forêts, de camionneurs-bûcherons et de mounties se nourrissant exclusivement de sirop d’érable et disant “Tabernacle d’hostie” à chaque phrase…

  6. En fait tu as raison, il y a plein de forêts et camionneurs bûcherons. Mais ils ont bien plus au nord. On a mangé chez des gens qui me racontaient qu’un ami à eu travaillait à l’insertion d’un immigré palestinien qui a reçu une offre d’emploi de bûcheron dans les forêts du Nord. Il était attendu pour un entretien d’embauche et angoissait un petit peu. Imagine un peu : l’entretien pour le job avait lieu sur le site a quelques centaines de Km au Nord de Montréal. Un endroit uniquement desservi par avion dans une ville ou tout le monde travaille pour la grande entreprise de bucheronage du Canada nommée Krueger. Ca donne envie non ?

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