Lors de mon précédent poste en bibliothèque publique, j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de travailler en section jeunesse. J’ai eu alors la chance de tomber sur une espèce passionnante à observer : les mères de famille concernées. Caractéristique principale : elles surveillent les lectures de leurs enfants et sont persuadées qu’ils ont été traumatisés par une image vaguement sexuelle. Entre le porno de canal + regardé en cachette et internet où la moindre recherche sur la physique quantique entraîne après quelques clics le pauvre enfant innocent vers un site remplis de bimbos californiennes, la mère de famille concernée préfère retourner son indignation vers les bibliothèques. C’est bien plus facile. Après avoir épluché les lectures de leurs enfants elles peuvent venir vous expliquer qu’une scène ou une allusion (et c’est toujours un problème de sexe jamais de violence) a ou risque de perturber leur gamin. Bien entendu elles demandent ensuite que le livre soit supprimé des collections et brûlé dans un grand feu purificateur…
Voilà, je pensais à elles en lisant cette entrée de novembre du blog bookslut. Elle y passait en revue les livres de 2004 qui sont passés entre les mains de la version américaine de ces honorables mères de famille.