Le festival de l’âge d’or est à nos portes. Il est temps de retrouver l’inimitable ambiance feutrée du musée du cinéma et de ses films originaux, contemplatifs, étranges, poétiques, insupportables, merveilleux, etc. du monde entier…
La formule de l’âge d’or change quelque peu cette année-ci. En effet, les années précédentes il s’étalait sur deux semaines, chaque film passant deux fois. Cette année les films seront projetés une première fois au Flagey entre le 2 et le 8 juillet et ensuite au musée du cinéma entre le 8 et le 15 juillet. Différence importante, les films du Flagey sont à 6 € tandis que ceux du musée restent à 2 €. Il vaut mieux acheter ses places à l’avance, elles risquent de partir vite…
Le programme est disponible en ligne, mais je vais le compléter ici avec quelques liens pour les films au fur et à mesure que je les glanerais sur le net.
Pour ceux qui ne connaissent pas le festival de l’âge d’or voici un petit rappel :
Comme chaque année, la Cinémathèque Royale fixe rendez-vous aux cinéphiles durant la première quinzaine du mois de juillet, pour la compétition du Prix de l’Age d’Or & Cinédécouvertes.
Les 21 films en compétitions, sélectionnés dans différents festivals internationaux (Cannes, Berlin, Rotterdam, Toronto), seront chacun projetés deux fois. Une première fois à Flagey, dans le cadre du Festival du Film européen (2-8 juillet) et une deuxième fois au Musée du Cinéma (8-15 juillet). Le Prix de L’Age d’Or, d’un montant de €5.000, ira à l’auteur d’un film qui s’écarte des conformismes cinématographiques. Le jury décernera également deux Prix Cinédécouvertes d’un montant de €10.000 qui seront attribués à des films non encore distribués en Belgique, favorisant ainsi leur diffusion. C’est grâce à cette compétition qu’on a pu voir en Belgique des films comme Sans Soleil de Marker, Stranger than Paradise de Jarmusch et The element of crime de Von Trier.
Bon, je vais certainement en acheter encore quelques unes en route…
Update 2 : Le Palmarès est disponible.
Vendredi 8 juillet
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18h15 > Room de Kyle Henry, USA 2004 coul. / non s.-t. / 76′
Une épouse au bout du rouleau, abandonnant tout pour divaguer dans New York. La pathétique Cyndi Williams, dans une odyssée urbaine mêlant réalisme cru et bouffées d’expérimental.
Dans une bourgade perdue, trois lycéennes s’intégrant dans leurs propres histoires fantastiques. Les mondes parallèles du réel et de l’imaginaire, en un scintillant jeu de rôles.
Trois fictions feutrées sur le thème des handicapés sentimentaux en nostalgie d’amour – et un personnage réel , sourde et aveugle, au service des meurtris de la vie.
Samedi 9 juillet
Sur fond de nostalgie hargneuse, la réintégration à problèmes d’un vétéran des guerres péruviennes, devenu taximan dans le Lima glauque de l’indifférence.
Au départ d’une nouvelle de Tolstoï qui inspira “L’Argent”, de Robert Bresson (la circulation d’un faux billet de banque), une transposition finlandaise – plus amèrement pessimiste.
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22h30 > Demi-tarif d’Isild Le Besco, France 2004 coul. / 63′
La complicité de trois gosses coupés du monde dans un appartement sans parents. Une cinéaste de 21 ans, commentant son enfance saccagée, entre jeux et amertumes.
Dimanche 10 juillet
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18h15 > Le Pont des Arts d’Eugène Green, France 2004 coul. / 126′
Un étudiant échappant au désespoir en tombant amoureux de la voix d’une morte. Le monde singulier d’Eugène Green, jouant sur les dictions décalées et la musique baroque.
Une morphinomane guérie par miracle, devenant une trop envahissante Jeanne d’Arc des hôpitaux. Une parabole ironique – et l”étrangeté d’un opéra-film entièrement chanté.
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22h15 > Le filmeur d’Alain Cavalier, France 2005 coul. / 97′
Un cinéaste filmant pendant dix ans des fragments de réel, des objets ordinaires, des paroles, des corps qui vieillissent – en un journal intime glanant impressions et bouts de vie.
Lundi 11 juillet
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18h15 > Le héros [O heroi] de Zézé Gamboa, Angola 2004 coul. / s.-t. angl. / 97′
Quatre personnages à la dérive dans un Angola en chaos. A travers violences, combines et solidarité entre perdants, la radiographie d’un pays exsangue après 30 ans de guerre civile.
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20h15 > La terre abandonnée [Sulanga enu pinisa] de Vimukthi Jayasundara, Sri Lanka 2005 coul. / s.-t. fr. / 108′
Au Sri-Lanka, un village meurtri par la guerre civile et tentant de revivre après l’armistice. La descripition torpide d’une vie quotidienne, entre morosité et vagues espoirs.
Le rêve de la beauté régénérée chez une actrice vieillissante, via les méthodes douteuses d’un charlatan. Une fable ricanante, sur des images somptueuses de Christopher Doyle.
Mardi 12 juillet
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18h15 > Déchiré [Zerwany] de Jacek Filipiak, Pologne 2004 coul. / s.-t. angl. / 98′
De l’orphelinat à la maison de correction, un adolescent plongé dans un monde d’humiliations et de violence. Un premier film oppressant sur la montée sauvage du “no future”.
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20h15 > Cinéma, aspirines et vautours [Cinema, aspirinas e urubus] de Marcelo Gomes, Brésil 2005 coul. / s.-t. angl. / 99′
Un remarquable premier film, dans le sertao brésilien de 1942 – autour de l’amitié naissante entre un représentant en aspirine et un pacifiste allemand en exil, menacé par la guerre.
Un jeune ramasseur de quilles, dans un bowling de Buenos Aires. “Un film à la beauté étrange, sur la condition fantomatique des victimes de l’horreur économique” (Le Monde).
Mercredi 13 juillet
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18h15 > Solstice d’été [Saratan] d’Ernest Abdyjaparov, Kirghizistan 2004 coul. / s.-t. angl. / 83′
Dix ans après la chute de l’URSS, un village kirghiz de la débrouille, une fois brisé le mécanisme rassurant de la centralisation étatique- décrit sur le mode de l’autodérision.
Dans l’URSS de 1950, la vie difficile d’une famille dans une ferme collective, évoquée à distance par le fils – en une approche visuelle proche des films soviétiques du muet.
scope / coul. / s.-t. angl. / 95′
Un projectionniste parcourant les villages pour y diffuser la propagande gouvernementale. Un road-movie drôle et sentimental, parodiant au passage les clichés du cinéma indien.
Jeudi 14 juillet
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18h15 > La mort de Monsieur Lazarescu [Moartea domnului Lazarescu] de Cristi Puiu, Roumanie 2005 coul. / s.-t. angl. / 153
La longue quête nocturne d’un hôpital par un veuf sexagénaire et solitaire, frappé par la maladie – sur fond d’égoïsme et d’indifférence. Le Prix cannois “Un certain Regard”.
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20h45 > 4 d’Ilya Khrzhanosky, Russie 2004 coul. / s.-t. néerl. / 126′
Dans un bar moscovite, la rencontre de quatre personnages paumés et menteurs, s’inventant une vie au fil des paroles – par un cinéaste de l’absurde se réclamant de Tarkowski.
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23h > L’âge d’or de Luis Buñuel, France 1930 Lya Lys, Gaston Modot / NB / non s.-t. / 61′
Surréalisme pur de la subversion, érotisme et images-chocs, provocations de la révolte, dérision du cléricalisme: la quintessence des subversions au cinéma, sur le thème de l’Amour fou.
Vendredi 15 juillet
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18h15 > Sangre d’Amat Escalante, Mexique 2005 scope / coul. / s.-t. angl. / 90′
L’enfer domestique d’un couple bedonnant, s’enfonçant dans le répétitif codé de la télé, de la saleté et du sexe. Une farce noire à la Ferreri, glissant vers une placide cruauté.
Vous avez une idée du gagnant du prix?
Non, en tout cas il n’y a encore rien d’indiqué sur le net. Les résultats ont été proclamés vendredi. Dès que je tombe sur l’info je mettrais un message…