Skybeurk awards

Le meilleur du pire : les skybeurk awards. Ou les perles de ces merveilles sociologiques que sont les skyblogs. Quoique j’ai souvent trouvés ces skyblogs et autres Myspace assez réjouissants : être jeune, con et vouloir le crier à la face du monde, je trouve ça assez sympathique. (merci Colin)

Cthulhu sur les écrans

L’adaptation du Mythe de Cthulhu au cinéma n’a pas toujours été très convaincante. Une des forces de l’écriture de Lovecraft réside dans sa maîtrise de la suggestion de l’horreur. Procédé nécessitant pas mal de subtilité de la part des réalisateurs. Pourtant certains films tirés de ses textes ou d’inspiration Lovecraftienne sont des réussites indéniables. Je pense par exemple au fantastique In the mouth of madness de John Carpenter.
Le site the lurker in the lobby recense les films, courts métrages et téléfilms gravitant dans la nébuleuse cthulienne. Par contre, il ne reprend deux réalisations récentes et très intéressantes. Premièrement Cthulhu, une version contemporaine du Cauchemar d’Innsmouth. Au vu de la bande annonce, le film m’a l’air très joli mais affreusement mal joué. J’ai des doutes qu’il atteigne ce côté-ci de l’Atlantique. Je cois que vais donc devoir mettre a contribution mes camardes écumant les profondeurs des newsgroup pour l’obtenir.
Ensuite, le très jouissif The call of Cthulhu, tiré de l’histoire du même nom. Il s’agit d’un film muet, en noir et blanc réalisé par un groupe de fans, la H.P. Lovecraft Historical Society. L’idée est excellente et le résultat m’a l’air d’être une réussite.
En bonus (et uniquement réservé aux geeks lovecraftiens) voici une chronologie très complète du Mythe de Cthulhu. (le tout via et via).

Le grand vaisseau par Robert Reed

Le Grand Vaisseau est vaste comme un système solaire et vieux de plus d’un milliard d’années. Il dérive, vide et abandonné, à proximité de notre galaxie lorsque les Terriens s’en emparent. Après l’avoir colonisé, ils le transforment en paquebot de luxe, qui emporte plus de cent milliards de représentants de toutes les espèces intelligentes de la Voie lactée pour une croisière au milieu des étoiles. Un capitaine principal et cinquante mille capitaines secondaires gèrent les milliers de salles aussi vastes que des lunes, dotées chacune d’un environnement adapté à ceux qui s’y installent. Pendant ce temps, le vaisseau cherche à communiquer avec ceux qui l’ont capturé, mais personne ne l’entend.
Nul ne sait d’où vient le vaisseau, ni à quoi il sert. Jusqu’au jour où les capitaines découvrent, au coeur même de l’immense artefact, une chambre dissimulée contenant une planète au noyau de métal opaque, qu’ils décident d’explorer malgré le danger. Le secret du vaisseau est à ce prix.

Le nom de Robert Reed n’est pas inconnu des amateurs de science fiction. Il s’est fait connaître par des titres tels que le lait de la chimère ou le voile de l’espace. Ses histoire combinent une grande originalité et un intérêt poussé pour la psychologie de ses personnages. C’est un créateur d’univers hors pair. Et à l’inverse de beaucoup de titres de SF, la psychologie de ses personnages est souvent aussi (si pas plus) importante que les autres aspects de ses histoires. Cela m’avait particulièrement marqué dans Le lait de la chimère, titre par lequel je l’avait découvert. On y suit les aventures d’une bande d’enfants issus de manipulations génétiques. Tous possèdent des “pouvoirs” particuliers et ensemble ils essaient de trouver leur place dans un monde en mutation. Les relations entre les personnages et l’histoire de cette bande de copains sont le pivot de l’histoire et pas le côté scienfictionesque (sic).
Dans son dernier opus traduit en français, il s’essaie au space opera. Comme souvent dans ce sous genre de la SF, l’échelle est démesurée. Pas de grand empire galactique, mais des multitudes de races extraterrestres et surtout le grand vaisseau et son équipage humain. Le vaisseau est vaste comme un système solaire et son équipage humain immortel. Les salles sont vastes comme des lunes et la moindre occupation des humains s’étale sur des milliers d’années. Cette échelle crée un style froid, dur, et glacé comme les océans d’hydrogène liquide qui alimentent les moteurs du vaisseau. Beaucoup de critiques ont reproché cette froideur à Reed. C’est justement ce que j’ai apprécié dans son histoire. Cet aspect lisse et résolument post-humain est la plus grande réussite du roman. Vers la fin de l’histoire on revient à des préoccupations plus traditionnelles, psychologiques et habituelles chez Reed : luttes de pouvoir, trahisons et combats idéologiques. Le roman y perd alors en force et les explications de Reed ne sont pas toujours satisfaisantes. Le phénomène est curieux. Alors que d’habitude, c’est la psychologie des personnages que j’aime chez lui, dans ce cas ci c’est sa distanciation de leur humanité que j’ai apprécié.
Tous les secrets du vaisseau n’ont pas été dévoilés, mais le roman est le premier tome d’une trilogie. Je vais attendre la suite et voir comment il développe son histoire. Convaincu ? Pas totalement. Mais séduit, intrigué et curieux de retrouver les vastes paysages étrangers du grand vaisseau. (pour ceux que ça intéresse, le premier chapitre est disponible en ligne et en français).