under contruction part 2

Deuxième partie de mes pérégrinations durant travaux. Nous avons quitté la maison de mes parents pour revenir chez nous. Enfin au dessus de chez nous… Nous louons un appartement quelques étages au dessus du notre. D’ailleurs cela perturbe beaucoup le GPS naturel des chats (que l’on a récupéré de leur colonie de vacances). Ils sentent qu’ils ont au bon endroit mais qu’il y a un problème au niveau de la troisième dimension et qu’il manque une porte donnant sur le jardin.
C’est un peu du camping : les WC fuient et ont tendance à se répandre dans la salle de bain et le vieux frigo que l’on a récupéré congèle régulièrement tous les aliments mais l’appartement est confortable et au niveau déménagement de meubles, il est difficile de trouver plus près de chez nous.
Au niveau d’Internet, j’arrive de temps en temps à me connecter sur un réseau wifi ouvert. Mais je me contente d’un peu de radio en streaming et de surf (pas de p2p ou de bittorrent pour l’instant), je ne vais pas bouffer l’abonnement de ces gens qui me laissent involontairement profiter de leur connexion.

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Spook Country de William Gibson

Lorsque j’ai découvert William Gibson, ce fut dans l’édition française des sa première trilogie (Neuromancien, Comte zéro et Mona Lisa s’éclate). J’étais très branché cyberpunk et il ne me serait pas venu à l’idée d’aller voir plus loin et de trouver ses ouvrages en anglais. Je ne me suis mis à lire Gibson en VO qu’à partir de sa trilogie du pont et j’ai alors découvert un tout autre univers. La prose de Gibson est absolument incroyable, j’ai même envie de parler de poésie urbaine pour décrire son écriture. L’équivalent le plus proche est la photographie urbaine des films de Michael Mann. Moins que d’actions, ses histoires sont un assemblages de textures et de sensations. Cet aspect est de plus en plus marqué dans son oeuvre. Au fil de ses romans ses histoires se font de plus en plus dépouillées. Si l’histoire reste un thriller, les rebondissements et coups d’éclats se font minimaux et n’affecte pas plus le monde qui entoure les personnages que les rides d’un caillou jeté dans l’eau.
Spook Country s’est même dépouillé de la vision futuriste qui a longtemps été la marque de fabrique de Gibson. Comme Pattern Recognition, l’histoire ne se déroule plus dans le futur, mais dans un passé proche. L’auteur s’en est expliqué par le fait que l’accélération et la transformation de notre quotidien est telle que l’ancrage en un point afin de deviner le futur est devenu impossible. Il préfère maintenant s’intéresser au présent, ce qui finalement revient au même si, comme il a l’air de le dire, notre société arrive au seuil critique de complexité qui précède l’apparition de propriétés émergentes.
Un autre aspect étrange du minimalisme de son récit est qu’il renvoie sans vraiment le dire aux échos des créations précédentes de Gibson. Plus spécifiquement, la vision de l’univers virtuel qu’il a semé dans la culture populaire et qui lui revient, plus de vingt ans plus tard et après milles déformation, sous la forme des créations artistiques géo-localisés décrites dans Spook Country (je vous laisse découvrir tout ça à la lecture du livre).
Finalement la structure du récit est en creux, et son contenu est plus à l’extérieur qu’à l’intérieur de celui-ci.
Je ne sais pas si le roman plaira aux amateurs des premiers ouvrages de l’auteur, mais pour moi il est excellent et se hisse au niveau de Pattern Recognition. Si la voix de William Gibson se fait de moins en moins forte, ses silences sont chaque fois un peu plus puissants.

(update) voici une des nombreuses interview de l’auteur, celle-ci dans Roling stone.