légumes frais et verglas

Vendredi 17 février 13h30 downtown Montréal

Je reprends où je m’étais arrêté hier. J’ai été rejoindre ma soeur qui travaille pour Metropolis Bleu, une fondation qui oeuvre (entre autre) à la promotion de la littérature dans les écoles. En tout cas, c’est spécifiquement autour de cet axe que Maïté travaille. Les bureaux de MB sont situés dans un charmant petit quartier populaire qui alterne les diner et autre magasins traditionnels et des petits restaurants, commerces et cafés alternatifs et très agréables. Les anciens entrepôts accueillent des bureaux et des lofts. Le quartier n’est pas encore “branché” mais je lui donne une dizaine d’année avant de vraiment devenir à la mode. Les bureaux de MB se trouvent dans un de ces anciens entrepôts. Maïté ne savait pas me dire quel type d’entreprise se trouvait là à l’origine. Mais on imagine bien une origine datant de la ruée vers l’or. Imaginez un assemblage anarchique de pièces de toutes sortes aux murs en bois. Les parois ne sont pas droites et le style de décor change d’une pièce à l’autre. On reconnais l’ancien bureau du patron par ses parois vitrées aux décors western. Le tout grouille d’une sympathique activité créative.
Nous sommes partis manger dans un petit resto ethnico-thaï très agréable, zen et cosy à la fois. Soupe aux champignons aux vermicelles de riz, une sorte de Pad Thaï de nouilles à la sauce locale et un gâteau au manioc et au lait de coco. Le tout arrosé d’un thé vert et de l’eau offerte gracieusement dans tous les restaurants (les restaurateurs belges devraient en prendre de la graine).
J’ai continué l’après midi en me baladant en ville et en allant au fameux marché Jean Tallon. Cette institution locale accueille sous une structure couverte une série de producteurs canadiens de fruits légumes, produits laitiers, etc. et on y trouve des produits délicieux et d’une excellente qualité. J’ai refait un stock de coriandre, de tomates, poires, salade, oeufs frais, etc. , un vrai plaisir. Le retour était assez acrobatique. La neige tombait toujours et les oeufs n’ont survécu à une plaque de glace assez traîtresse que grâce à un rétablissement acrobatique et digne d’un ninja de série B. Sur le chemin du retour quelques visions mémorables : un présentoir devant une échoppe chinoise. Dessus, des empilements de chaussons et de pantoufles couvertes d’une couche de 10 cm de neige. Le propriétaire attendait dans l’embrasure de la porte de sa boutique sans avoir l’air de s’en inquiéter. Un peu plus loin, un asiatique ayant rempli un caddie de supermarché de caisses de marchandises en tout genres. Il essayait de pousser le caddie en plein sur la route au milieu des voitures. On ne peut pas dire que ce genre de véhicule est équipé de pneus neige. Et d’après moi il doit toujours être en train de pousser…
Au soir, Cécile, une copine de Maïté est venue manger à la maison. Elle travaille à la promotion d’artistes français et ne s’est pas encore faite au décalage horaire. La soirée ne s’est donc pas terminé tard.
Ce vendredi matin à connu l’un des temps les plus pourris que j’ai vu depuis longtemps. Le temps s’est réchauffé avant de refroidir, ce qui a eu sur la neige un effet assez dévastateur. Les trottoirs se sont recouverts d’une couche de glace tandis que les espaces entre les routes et les trottoirs ont accueilli des piscine de neige fondue de 15 cm de profondeur. Des piscines tellement larges qu’il fallait sauter par dessus pour ne pas se retrouver avec les chaussures trempées jusqu’au mollet. Et en sautant… on atterri sur la glace, vous voyez le tableau. Mais ce n’est pas tout (ce serait trop facile). Ajoutez à cela des vents violents qui vous font avancer tous seuls sur les trottoirs gelés. Cris, rigolades, chutes et pantalons trempés dans toutes les rues. C’était tellement catastrophique que cela en devenait comique. Dernier détail : pour ceux qui connaissent Montréal, vous savez que l’architecture traditionnelle des quartiers résidentiels est composée de bâtiments à deux étages, séparés en appartements et dont chaque étage possède sa propre entrée et son propre escalier. Sachez que ces escalier raides et ouverts au vent sont particulièrement casse gueule lorsqu’ils sont couverts de glace ! Je plains les facteurs…
Pour vous donner une idée, voici une photo que Eric avait prise lors de son séjour ici et qui montre l’escalier qui mêne à l’appartement de Maïté et John :
chalet HJ
Le temps pouvant être difficilement plus pourris, je me suis dirigé vers la ville souterraine qui relie les multiples centres commerciaux du centre ville. Mais en remontant au niveau du sol j’ai été accueilli par de la lumière entrant à flots par les fenêtres d’un magasins de disque et un ciel bleu. Le soleil était revenu.
L’architecture, alliant buildings modernes et bâtiments de pierre du début du siècle me fait penser aux images que j’ai de New-York (géographiquement toute proche).
Les trottoirs encore humides brillent de mille feux et les reflets du soleil dans les fenêtres font des dessins géométriques sur le sol.
Je viens de terminer de manger une énorme assiette de préparations végétariennes chez Commensal, un fantastique restaurant végétarien qui propose un buffet et des assiettes à payer au poids. Un peu cher mais délicieux. Le restaurant est à un premier étage et j’ai une vue directe sur le carrefour. Le vent souffle toujours et les gens courent après des chapeaux qui s’envolent, des messager à vélo passent à toute vitesse et un vieux clochards invective les voitures.
Quand à moi ? Je suis bien… De la lumière, du café et une ville à découvrir. Que demander de plus ?
Direction le magasin Indigo (livres, musique et café), dont l’enseigne me fait de l’oeil à travers la fenêtre. Ensuite un petit musée et rejoindre Maïté ce soir pour suive avec elle son cours de Taiko (tambours japonais).

5 comments

  1. Ha ben dis donc, quelles journées chargées.
    Au fait il y a combien de repas par jour au Canada? 🙂

  2. Breaking news! On a pas revu François depuis qu’il est rentré dans la librairie Indigo. Des équipes sont à sa recherche. 😉

  3. Le quartier St-Henri Pointe St Charles est déjà en partie gentrifié, mais deux ou trois rues plus ou sud et plus à l’ouest que le bureau de Maïté. C’est particulièrement vrai le long du canal Lachine dont John et Maïté ainsi qu’Éric ont déjà parlé.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pointe-Saint-Charles

    J’ai habité pendant deux ans un peu plus au nord et le quartier a beaucoup changé depuis (1996-1998).

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