Last exit to nowhere est une compagnie qui produit des t-shirts pour amateurs de références cinématographiques. Vous voulez un t-shirt de l’OCP (Robocop) ou de l’hôtel Overlook (Shinning) ? Ils les ont. J’aime beaucoup le concept et je crois que je vais me laisser tenter (j’ai toujours adoré le logo de l’OCP). (Merci Colin)
Category: cinéma
âge d’or / cinédécouvertes 2007
Depuis cet après-midi je suis en congé et je vais profiter de la semaine à venir pour consommer une dose concentrée de cinéma alternatif. Nous sommes en plein festival de l’âge d’or (plus d’infos sur ce festival sont disponibles ici). Comme l’année passée, la programmation s’étale entre le Flagey et le musée du cinéma (bis). La première semaine vient de se terminer au Flagey et la sélection de films est projetée depuis hier au musée du cinéma (bis) durant une semaine. J’ai décidé de garder mon argent pour profiter de l’Ecran Total au cinéma Aremberg et je me concentre donc sur les films du musée du cinéma qui sont trois fois moins cher qu’au Flagey. De plus, j’associe le festival de l’âge d’or avec la cinémathèque et je n’imagine pas aller voir les films ailleurs. Une question d’ambiance peut être…
Comme les années précédentes, je reproduis le programme ici pour mieux m’y retrouver et rassembler quelques liens sur les films. Toutes les informations sur les films reprises ci-dessous proviennent du site officiel du Musée du Cinéma.
Samedi 7 juillet
- 18H15 > ANE-EUI AEIN-EUL MANNADA (Driving with my wife’s lover)
SOUTH KOREA, 2006, 92’
Director: Kim Tai-Sik
Screenplay: Kim Tai-Sik & Kim Jun-Han
Cast: Park Kwang-Jung, Jung Bo-Seog, Jo Eun-Ji, Kim Sung-Mi
Production: Film Line
Sales: Mirovision
Print version:OV ST ENGLISH
Festival: Rotterdam
Tae-Han, le propriétaire effacé d’un petit magasin, est marié à une femme dont il pensait qu’elle l’aimait. Lorsqu’il découvre qu’elle a un amant, le peu d’estime de soi qui lui restait se décompose. Il entreprend alors d’attirer son rival dans un piège, et se rend à Séoul, où ce dernier est chauffeur de taxi, afin de louer ses services pour un long voyage. En observant ces deux hommes silencieux et entêtés qui luttent avec leurs similitudes, il apparaît bientôt que le rival n’a guère plus à offrir que le mari trompé. Premier film de Kim Tai-Sik, ce road-movie volontiers comique et traversé d’éléments surréalistes, ne montre pas tant le pouvoir destructeur de l’adultère que l’isolement émotionnel d’un homme quelconque prisonnier de son impuissance et de sa classe sociale.
- 20h15 > LA FRANCE
FRANCE, 2007, 102’
Director: Serge Bozon
Screenplay: Axelle Ropert
Cast: Sylvie Testud, Pascal Greggory, Guillaume Verdier, Guillaume Depardieu
Production: Les Films Pelléas
Sales: Pyramide International
Print version : OV ST ENGLISH
Festival: Cannes (Quinzaine des réalisateurs)
Afin de retrouver son mari dont elle est sans nouvelles, une jeune femme se travestit en homme pour monter au front de la guerre 14-18. Empruntant des chemins de traverse, elle rejoint bientôt une compagnie-fantôme, évoluant dans une sorte de no man’s land. Le début d’une étrange déambulation, errance dans les zones d’ombre d’une guerre n’étant présente à l’écran qu’en creux, comme pour mieux laisser parler – et même chanter – la détresse des hommes. Auteur d’un moyen métrage remarqué, Mods, Serge Bozon signe ici un film intense, en forme de lente mais inexorable dérive. Et porte sur le conflit (et plus encore la France qui donne son titre à l’œuvre) un regard inusité. Le résultat est tout simplement fascinant, la singularité du propos étant rejointe par celle de la mise en scène, soutenue par une photographie spectrale et une interprétation (menée par Sylvie Testud et Pascal Greggory) toute en subtiles nuances.
Dimanche 8 juillet
- 18h15 > MEDUZOT (Les Méduses)
ISRAEL-FRANCE, 2007, 78’
Directors: Etgar Keret & Shira Geffen
Screenplay: Shira Geffen
Cast: Sarah Adler, Nikol Leidman, Gera Sandler, Noa Koller
Production: Lama Films
Sales: Pyramide International
Print version: OV ST ENGLISH
Festival : Cannes (Semaine de la Critique)
Tel-Aviv, de nos jours. A la façon de cette petite fille sortie de la mer, et s’arrimant fixement à sa bouée tout au long du film, ils sont quelques personnages à s’accrocher… Il y a là une mariée se cassant la jambe le jour J ; une photographe de mariage qui n’entend en saisir que les à-côtés ; une serveuse d’une maladresse maladive ; une femme énigmatique installée dans la suite d’un hôtel, et d’autres encore, dont les bribes d’existence se croisent, s’entrechoquent, au gré d’un quotidien fait de moments de grâce et d’autant de déraillements. Sorte de conte de fées insolite, Les Méduses intrigue, mais, plus encore, séduit. Les réalisateurs y mêlent subtilement différents niveaux de narration, pour un film sachant être à la fois étrange, drôle et profond ; une œuvre distillant, sans en avoir l’air, d’intenses émotions. Caméra d’or lors du dernier festival de Cannes.
- 20h15 > GARAGE
IRELAND, 2007, 87’
Director: Lenny Abrahamson
Screenplay: Mark O’Halloran
Cast: Pat Shortt, Conor Ryan, Anne Marie Duff
Production: Element Pictures
Sales: MK2
Print version: vo english st
Festival: Cannes (Quinzaine des réalisateurs)
Considéré par ses voisins comme un marginal inoffensif et solitaire, Josie a passé le plus clair de sa vie d’adulte à tenir une station service délabrée à la périphérie d’une petite ville du fin fond de l’Irlande. Une accusation injuste dont il ne peut se défendre, et voilà ce perpétuel optimiste entraîné vers l’abîme. Sombre et amère, l’histoire de Josie prend, face à la caméra de Lenny Abrahamson, auteur précédemment de Adam & Paul, des accents tour à tour drolatiques, pathétiques et étonnants. Pat Shortt livre, dans le rôle principal, celui d’un homme sans grâce apparente, une mémorable composition.
HONG KONG-CHINA, 2007, 97’
Director: Zhang Yang
Screenplay: Zhang Yang
Cast: Zhao Benshan, Hong Qiwen, Song Dandan, Guo Degang
Production: Filmko Entertainment
Sales : Fortissimo
Print version: OV ST ENGLISH
Festival: Berlin (Panorama)
Zhao est ouvrier dans la banlieue de Hong Kong avec son ami Liu. A la mort de celui-ci, Zhao décide de tenir sa promesse et de ramener la dépouille de son ami dans sa ville natale. Le corps de son compagnon sur le dos, il va vivre un « road movie » tragicomique. Zhao va croiser une galerie de personnages plus ou moins compréhensifs : des bandits généreux, un vieil homme qui assiste à ses propres obsèques, un routier inconsolable…. Zhang Yang signe un film entre rire et larmes sur la mort, sujet délicat. Jamais mièvre ou moraliste, le cinéaste chinois, déjà remarqué en Europe avec Shower, suggère l’empathie et l’émotion avec simplicité. Il dresse le portrait social et humain de la Chine d’aujourd’hui. Et c’est avec un talent incroyable que Zhao Benshan interprète cette fable humaniste.
Lundi 9 juillet
- 18h15 > XXY
ARGENTINA, 2007, 90’
Director: Lucia Puenzo
Screenplay: Lucia Puenzo
Cast: Ricardo Darin, Valeria Bertuccelli, German Palacios, Carolina Peleritti
Production: Historias Cinematograficas
Sales: Pyramide International
Print version : OV ST FRENCH
Festival : Cannes (Semaine de la Critique)
Pour la soustraire à trop de curiosité, les parents d’Alex, 15 ans et hermaphrodite, ont choisi de s’installer dans un coin isolé de la côte uruguayenne. L’arrivée d’un couple d’amis argentins, accompagnés de leur fils Alvaro, 16 ans, bouleverse ce quotidien. Il y a l’intérêt du père, médecin, qu’intrigue l’aspect médical de la question. Et par ailleurs l’attirance mutuelle qu’éprouvent les deux adolescents. Le sujet de l’hermaphrodisme, Lucia Puenzo le traite en finesse, orchestrant un subtil crescendo de tension, avant de se jouer des obstacles potentiels. Elle place judicieusement sa réflexion sur le terrain de la recherche d’identité, non sans scruter, en profondeur, son impact sur l’entourage familial. En résulte un film passionnant et vibrant, témoignant d’une véritable maturité de cinéaste.
USA, 2007, 92’
Director: Jeff Nichols
Screenplay : Jeff Nichols
Cast : Michael Shannon, Douglas Ligon, Barlow Jacobs, Michael Abbott.
Production : Lucky Old Sun, Productions, Little Rock, Muskat Film
Sales : Coach14
Print version: OV ENGLISH
Festival: Berlin (Forum)
Á sa mort Cleaman Hayes laisse derrière lui sept fils issus de deux mariages. D’un côté : Son, Boy et Kid sont à peine nommés et gardent un souvenir douloureux de ce père alcoolique et violent qui les a abandonnés. De l’autre côté : Cleaman Jr., Mark, Stephen et John ont connu un père aimant et disponible, et ont grandi dans le confort. Ce décès suscite haine et incompréhension au sein de ces deux familles. Jeff Nichols livre pour son premier long métrage une histoire de vengeance passionnée, où la justice et la rivalité prennent des dimensions archaïques voire bibliques. Le réalisateur parvient à susciter drame et tension de manière diffuse, la violence reste présente sans être oppressante. Avec une très belle photographie, l’Arkansas, sa lumière et ses champs de coton font partie intégrante de cette famille anéantie. Le film indépendant américain le plus marquant de ces derniers mois.
JAPAN, 2007, 97’
Director: Naomi Kawase
Screenplay: Naomi Kawase
Cast: Shigeki Uda, Machiko Ono, Makiko Watanabe, Kanako Masuda
Production: Kumie Inc.
Sales: Dreamachine
Print version: OV ST FRENCH
Festival: Cannes (Competition)
Dans une petite maison de retraite de l’arrière-pays japonais, Machiko, une aide-soignante, porte une attention toute particulière à Shigeki, l’un des pensionnaires. Tous deux ont perdu un être cher, sans être parvenus à en faire le deuil. Un jour qu’ils partent pour une excursion à la campagne, leur voiture tombe en panne. Moment que choisit Shigeki pour s’enfoncer dans la forêt de Mogari, ne laissant d’autre choix à Machiko que de lui emboîter le pas… Débute un périple tumultueux sur la voie de la renaissance. Tout en finesse et en couches sensibles, Naomi Kawase signe un film à la fois intime et intense, tendu vers un équilibre délicat et souverain, celui de la sérénité retrouvée. Les sentiments convoqués sont d’une profondeur rare ; la mise en scène sobre et subtile les sert idéalement. Grand Prix lors du dernier festival de Cannes.
Mardi 10 juillet
- 18h15 > TOUT EST PARDONNE
FRANCE, 2006, 106’
Director: Mia Hansen-LØve
Screenplay: Mia Hansen-LØve
Cast: Paul Blain, Victoire Rousseau, Constance Rousseau, Marie-Christine Friedrich
Production : Les Films Pelléas
Sales: Pyramide International
Print version : OV ST ENGLISH
Festival: Cannes (Quinzaine des réalisateurs)
Un couple, Victor et Annette, vivant à Vienne avec leur petite fille, Pamela. Annette s’affaire ; Victor laisse libre cours à son désoeuvrement, s’occupant de la fillette quand il ne fréquente pas les dealers du cru. Leur retour à Paris n’y change rien : dans la posture de l’écrivain guettant l’inspiration, Victor verse bientôt dans l’auto-apitoiement, avant de retrouver ses fréquentations et habitudes de junkie. N’y tenant plus, Annette s’en va bientôt, amenant Pamela avec elle…
Première réalisation de Mia Hansen-LØve, actrice chez Assayas et ancienne critique aux Cahiers du cinéma, Tout est pardonné traite avec mesure et sensibilité de la séparation et du deuil de ce qui aurait pu être. Judicieusement équilibré, le film opère délicatement en profondeur. Paul Blain excelle dans l’interprétation d’un homme errant, fuyant sa propre vie.
- 20h15 > MISTER LONELY
USA, 2007, 112’
Director: Harmony Korine
Screenplay: Harmony Korine
Cast: Diego Luna, Samantha Morton, Denis Lavant, Werner Herzog
Production: O’Salvation Cine Ltd
Sales: Dreamachine
Print version : OV ST FRENCH
Festival: Cannes (Un certain regard)
Mister Lonely, un sosie de Michael Jackson, gagne modestement sa vie dans les rues de Paris. Un jour, il rencontre une avenante Marilyn Monroe qui l’invite à l’accompagner dans les Highlands, où vit une étrange communauté de sosies. Aux côtés de Chaplin et autres Three Stooges, les voilà bientôt préparant un spectacle à l’attention de la population locale.
Huit ans après Julien Donkey-Boy, le nouveau film de Harmony Korine est une œuvre résolument inclassable, questionnant l’identité au gré d’une fiction taquinant l’absurde. Surprenant, jusque dans sa distribution – Denis Lavant en Chaplin -, Mister Lonely est aussi traversé d’instants fulgurants : bonnes sœurs volantes, et prêches hilarants de Werner Herzog notamment, au cœur d’une histoire parallèle, achevant d’en faire une expérience unique.
CANADA-USA 2006, 95’
Director: Guy Maddin
Screenplay: Guy Maddin & George Toles
Cast: Sullivan Brown, Maya Lawson, Gretchen Krich, Katherine E. Scharhon
Production : The Film Company
Sales: Celluloid Dreams
Print version: OV ENGLISH / SILENT + MUSICAL SOUNDTRACK
Festival: Berlin (Panorama)
Le jeune Guy Maddin et sa soeur adolescente passent leur temps sur une île mystérieuse dont ils hériteront un jour. Pour l’heure, ils la partagent avec un groupe d’orphelins installés dans un phare. Chacun de leurs gestes est observé attentivement du haut du phare par la tyrannique mère de Guy, alors que son père, un scientifique doublé d’un inventeur, travaille nuit et jour dans le plus grand secret dans les caves… Lorsque des blessures étranges sont constatées sur la tête de plusieurs orphelins, un duo de détectives adolescents entame une enquête. Avec ce film au style grandiose, le légendaire Guy Maddin repousse un peu plus loin les frontières du langage cinématographique. Et signe un de ses films les plus aboutis à ce jour.
Mercredi 11 juillet
- 18h15 > SANG SATTAWAT (Syndromes and a century)
THAILAND-FRANCE-AUSTRIA, 2006, 105’
Director: Apichatpong Weerasethakul
Screenplay: Apichatpong Weerasethakul
Cast: Nantarat Sawaddikul, Jaruchai Iamaram, Sophon Pukanok
Production: Apichatpong Weerasethakul, Pantham Thongsang, Charles de Meaux
Sales: Fortissimo
Print version: OV ST ENGLISH
Festival: Rotterdam
Deux époques et deux vies : dans ce qui semble être les années 70 une femme médecin exerce dans un hôpital de campagne et dans un monde plus contemporain, un homme pratique aussi la médecine à Bangkok. Les deux histoires se font écho. Les couples se cherchent et se croisent d’une histoire à l’autre. Entre plans fixes contemplatifs et hors champs insaisissables, Apichatpong Weerasethakul poursuit, avec ce nouveau long métrage, son travail de divagation poétique. Il explore le monde de ses souvenirs personnels en évoquant la vie de ses parents avant leur rencontre. Un film aux résonances autobiographiques, évoquant la réminiscence et la réincarnation.
- 20h15 > AVANT QUE J’OUBLIE
FRANCE, 2007, 108’
Director: Jacques Nolot
Screenplay: Jacques Nolot
Cast: Jacques Nolot, Jean-Pol Dubois, Marc Rioufol, Bastien D’Asnières
Production: Elia Films
Sales: ID Distribution
Print version: OV ST ENGLISH
Festival: Cannes (Quinzaine des réalisateurs)
Où l’on retrouve Pierre, 58 ans, prisonnier de son passé, vivant mal la solitude, ses rapports au temps, au monde extérieur. Pierre écrit, sans que l’on sache vraiment de quoi il retourne, même si, s’immisce toujours davantage dans le propos, son existence, appréhendée par bribes. Après L’arrière-pays et La chatte à deux têtes, l’acteur-réalisateur-scénariste Jacques Nolot complète, avec Avant que j’oublie, sa trilogie consacrée à un même personnage, suivi à différentes étapes de sa vie. La démarche rejoint celle d’un peintre allant au bout d’une période. L’œuvre, austère et radicale, est surtout en tous points mémorable.
- 22h15 > FOSTER CHILD
PHILIPPINES, 2007, 98’
Director: Brillante Mendoza
Screenplay: Ralson Jover
Cast: Cherry Pie Picache, Eugene Domingo, Jiro Manio, Kier Alonzo
Production: Seiko Films, Inc
Sales: Ignatius Films Canada
Print version: OV ST ENGLISH
Festival: Cannes (Un certain regard)
Vivant dans un quartier pauvre de Manille, Thelma, son mari Dado et leurs deux fils adolescents sont chargés par un service social de garder des enfants abandonnés avant leur adoption officielle. Chaque séparation ainsi programmée est, pour cette famille d’accueil, un véritable crève-cœur. Cette fois encore avec John-John, enfant de trois ans qu’ils doivent confier à sa famille américaine d’adoption. Leur dernière journée en commun s’écoule, chaque moment avec le garçonnet ne leur apparaissant que plus précieux. Bientôt, pourtant, Thelma et l’un de ses fils doivent conduire John-John à l’hôtel où l’attendent ses parents adoptifs… Quatrième film du réalisateur philippin Brillante Mendoza, Foster Child aborde un sujet délicat avec simplicité et justesse. Le résultat n’en est que plus fort, pour une œuvre intime, vibrant d’une profonde intensité.
Jeudi 12 juillet
- 18h15 > YUMURTA (Egg)
TURKEY, 2007, 97’
Director: Semih Kaplanoglu
Screenplay: Semih Kaplanoglu, Orcun Koksal
Cast: Nejat Isler, Saadet Isil Aksoy, Ufuk Bayraktar
Production: Kaplan Film
Sales: Coach 14
Print version: OV ST FRENCH
Festival: Cannes (Quinzaine des réalisateurs)
La mort de sa mère ramène Yusuf, un bouquiniste d’Istanbul, dans son village natal, quitté quelques années auparavant. Il trouve dans la maison familiale Ayla, belle et énigmatique jeune fille qui partageait l’existence de la défunte. Et découvre par ailleurs être l’objet de la curiosité de nombreux villageois – le fruit d’un début de notoriété passée, lorsque, poète, il eut les honneurs de la presse turque, avant de ranger sa plume… Emboîtant le pas à Yusuf et Ayla, Semih Kaplanoglu signe un film fascinant, laissant au cadre et au temps l’occasion de se déployer, et orchestrant son récit en stimulants non-dits. Et fait de ce retour aux sources un moment précieux. Troisième film du réalisateur, Yumurta est aussi le premier volet d’une trilogie qu’il entend consacrer à son personnage central.
- 20h15 > A CASA DE ALICE (Alice’s House)
BRAZIL, 2007, 90’
Director: Chico Teixeira
Screenplay: Chico Teixeira, Julio Pessoa, Sabina Anzuategui, Marcelo Gomes
Cast: Carla Ribas, Berta Zemel, Zecarlos Machado, Vinicius Zinn
Production: Superfilmes
Sales: Wide Management
Print version: OV ST FRENCH
Festival: Berlin (Panorama)
Un quartier ouvrier de São Paulo. C’est ici que vit Alice, la quarantaine, manucure, mariée depuis vingt ans à Lindomar, un chauffeur de taxi. La mère de Lindomar vit avec eux, s’occupant de tâches ménagères au son du « programme de grand-mère » diffusé par la radio, en un tableau que complètent les trois garçons du couple, aux aspirations sensiblement différentes. Alors que son mariage traverse une grave crise, son mari ne dissimulant même plus ses nombreuses aventures, Alice doit affronter l’indifférence de ses proches. Pour tempérer le machisme régnant dans sa sphère privée, il y a fort heureusement son environnement professionnel et sa clientèle, exclusivement féminine. Encore qu’Alice découvrira bientôt qu’une trahison peut en cacher d’autres… Un premier film, ancré dans le réel, par un réalisateur venu du documentaire traitant de sujets sociaux.
GERMANY, 2007, 78’
Director: Sonja Heiss
Screenplay: Sonja Heiss
Cast: Ricky Champ, Gareth Llewelyn, Eva Löbau, Chris O’Dowd, Svenja Steinfelder
Production: Komplizen Film
Sales: Scalpel
Print version:OV ST ENGLISH
Festival: Berlin (Perspektive Deutsches Kino)
Joshua et Adam, deux jeunes Britanniques, émergent d’une rave perdus dans la jungle thaïlandaise ; Svenja est coincée dans un hôtel de Bangkok après avoir raté son vol et tente par tous les moyens de rentrer chez elle ; Liam, un jeune Irlandais charmant, a laissé ses problèmes à la maison et tente de découvrir l’Inde véritable. Et enfin, Marion essaye de trouver dans un paradis de la méditation pour Occidentaux le bonheur vrai. Un film hilarant, à l’approche documentaire, nous fait partager, en épisodes successifs, les aventures de ces jeunes voyageurs en Asie. Des voyageurs pour qui la quête de la spiritualité s’avèrera parsemée d’embûches. Un film débordant d’humour et de personnalité. Bienvenue dans l’immense parc d’attractions baptisé Asie…
Vendredi 13 juillet
- 18h15 > OPTIMISTI (The Optimists)
SERBIA-SPAIN-SWITZERLAND, 2006, 98’
Director: Goran Paskaljevic
Screenplay: Goran Paskaljevic, Vladimir Paskaljevic
Cast: Lazar Ristovski, Petar Bozovic, Bonjana Novakovic, Tihomir Arsic
Production: Nova Film, Zepter International, Wanda Vision, Swiss Effects
Sales: Nova Film
Print version: OV ST FRENCH
Festival: Rotterdam
Troisième volet de la trilogie consacrée par Goran Paskaljevic à la Serbie des dix dernières années, Optimisti repose sur un tour de force : cinq histoires y sont liées par un élément-pivot, la prestation du comédien Lazar Ristovski qui en interprète différents personnages (flanqué, par ailleurs, d’une impressionnante distribution). De la première histoire, qui voit les habitants d’un village inondé soignés par l’optimisme d’un patient évadé d’un hôpital psychiatrique, à la dernière, qui voit des malades trop crédules écouter les promesses de guérison miraculeuse d’un margoulin, sans oublier celle du propriétraire d’un abattoir dont le fils s’enferme avec les animaux pour éviter qu’il ne les tue, un univers se dévoile, singulier. Un film résolument étonnant, par l’auteur de Someone Else’s America et autre How Harry Became a Tree.
- 20h15 > LA INFLUENCIA
SPAIN-MEXICO, 2006, 83’
Director: Pedro Aguilera
Screenplay: Pedro Aguilera
Cast: Paloma Morales, Jimena Jimenez, Romeo Manzanedo
Production: Mantarraya Producciones
Sales: Bac Films International
Print version: OV ST ENGLISH
Festival: Cannes (Quinzaine des réalisateurs)
L’histoire d’une femme vulnérable, accablée par les problèmes de la vie quotidienne, et ceux de la vie tout court. Entre ses deux jeunes enfants, au devenir incertain, son commerce – une boutique de produits de beauté – qui périclite, et les huissiers omniprésents, la voilà bientôt qui perd pied. Et sombre dans une dépression profonde, traduite par un mutisme toujours plus envahissant. Pour les enfants, livrés à eux-mêmes, le monde bascule, les propulsant, malgré eux, dans des rôles d’adultes. Assistant de Carlos Reygadas sur Battle in Heaven et de Amat Escalante sur Sangre, Pedro Aguilera signe un premier long métrage à la sécheresse extrême, chronique affolante et jusqu’auboutiste d’une lente désagrégation.
- 22h15 > NACHMITTAG (Après-midi – Afternoon)
GERMANY, 2007, 97’
Director: Angela Schanelec
Screenplay: Angela Schanelec an adaptation from Chekhov’s “The Seagull”
Cast: Angela Schanelec, Miriam Horwitz, Jirka Zette
Production: Nachmittagfilm Angela Schanelec, Berlin; ZDF, Mainz
Sales: Nachmittagfilm
Printversion: OV ST ENGLISH
Festival: Berlin (Forum)
Alors qu’elle retourne dans sa maison au bord du lac, Irene, une comédienne de théâtre, rejoint son frère Alex, son fils Konstantin et sa fiancée Agnes. Chacun se retrouve dans une confusion de sentiment faite de rancœur et d’amertume. Car le passé reste difficile à partager, et a laissé certaines cicatrices. La mère et le fils essaient, en vain, de renouer un lien trop fragile. Konstantin se détache également d’Agnes. En trois jours, Angela Schanelec fait vivre à ses protagonistes ce que les personnages de La Mouette de Tchékhov vivent en 2 ans. S’inspirant librement de cette pièce, le cinéma, de la réalisatrice allemande, est proche de celui de Bergman, lorsqu’elle exprime le malaise et la déchéance de cette famille.
Samedi 14 juillet
- 18h15 > PARPADOS AZULES (Blue eyelids)
MEXICO, 2007, 98’
Director: Ernesto Contreras
Screenplay: Carlos Contreras
Cast: Cecilia Suarez, Enrique Arreola, Ana Ofelia Murguia, Tiare Scanda
Production: Agnecia Sha
Sales: Funny Balloons
Print version: OV ST FRENCH
Festival: Cannes (Semaine de la Critique)
Gagnante d’un voyage pour deux personnes dans un endroit paradisiaque, Marina, une jeune femme effacée, réalise n’avoir personne avec qui partager ce lot. Faute de mieux, elle décide de proposer à un quasi-inconnu, Victor, de l’accompagner… Leurs existences, ou plutôt leurs transparences se rejoignent alors ; de là à ce que l’amour s’ensuive ? Etonnante, la balade proposée par Ernesto Contreras est aussi sensible, chronique d’une rencontre improbable entre deux individus que l’auteur réussit, par-delà leur effacement, à rendre éminemment attachants. Egalement portrait en creux du Mexico d’aujourd’hui, le film trouve ainsi sa musique propre et séduisante, à l’instar du This strange effect écrit par Ray Davies pour Dave Berry, qui en est l’un des motifs récurrents…
interview de John Carpenter sur SG
Je me demandais ce que devenais le réalisateur John Carpenter. Et bien, il profite de la vie, regarde des matchs de basket et joue aux jeux vidéos. Et malheureusement pour ses fans, il a l’air d’aimer ça. Une sympathique interview du maître sur Suicide Girls.
(Merci John)
appel contre la franchise & Sicko
L’appel contre la franchise est un combat mené par le médecin et écrivain Christian Lehmann (bien connu des lecteurs de GG) contre un projet de loi de Nicolas Sarkozy sur la mise en place d’un système de franchise pour les remboursement des soins de santé. Cet appel rencontre de plus en plus un écho dans les médias (Le Monde, les inroks, etc.) et c’est une bonne nouvelle. Ce projet de loi est une idée néfaste : le glissement vers la monétarisation et la privatisation de la santé est une des pires choses qui pourrait arriver à nos sociétés. Si vous êtes français, un petit détour par la pétition sur le site est d’utilité publique.
Heureusement pour ce combat, une arme de choc est en train de poindre le bout de son nez : Sicko. Ce nouveau film de Michael Moore étudie la situation des soins de santé aux Etats-Unis et la compare à celle en France, au Canada, en Angleterre et à Cuba. Je viens de regarder le film (qui s’est retrouvé sur Internet avant sa sortie) et il est excellent. Bien entendu, c’est du Michael Moore avec ses défauts, ses ficelles et ses raccourcis habituels. Mais le propos est tellement puissant et les intervenants dans des situations tellement impossible que son film atteint son but. Il montre ce qu’est devenu un système de soins de santé aux mains de la volonté de profit. Le contraste entre le système solidaire qu’il décrit en Europe et de l’infâme machine a pognon des assurances maladies aux Etats-Unis est implacable.
Ma seule crainte : que le film sorte a temps en France pour influencer le débat. Date de sortie, le 05 septembre 2007…
trailer : the golden compass
Voici la bande annonce pour the golden compass, le premier volet de l’adaptation de la célèbre trilogie his dark materials (à la croisée des mondes en français) de Philip Pullman. Pour clarifier les choses chez les amateurs, the golden compass est le titre américain du premier tome, alors qu’en Angleterre son titre est Northern lights et en français les royaumes du nord.
Manufactured Landscapes au cinéma Arenberg
La semaine passée je parlais du film Manufactured Landscapes consacré au photographe Edward Burtynsky. Hasard du calendrier, il passe demain au cinéma Arenberg en ouverture du festival regards sur le travail. En plus c’est gratuit. Si vous habitez Bruxelles, vous voilà prévenu. Moi en tout cas j’y serais (dans la limite des places disponibles)…
(Merci Eric)
Mini Update : Je n’ai pas su aller voir le film. Nous sommes en sous-effectifs à la bibliothèque et j’avais oublié que je devais faire le tard ce soir là. Trop de boulot de ces temps-ci, je rentre tard, je pars et tôt et je ne dort pas assez. Pas beaucoup de temps pour mettre GG à jour. Ca ira mieux dans quelques jours…
Re Mini Update : les quelques jours ont duré, mais je m’y remet demain (mardi 27/03/2007) soir ou plutôt mercredi (on est mardi soir, je suis rentré tard, crevé et mon lit m’appelle…)
manufactured landscapes
Manufactured landscapes est un documentaire consacré au photographe Edward Burtynsky dont je parlais ici. Et le film m’a l’air excellent. A trouver donc…
(merci John)
cocaine cowboys
Cocaine Cowboys ou l’autre face de Miami Vice. Il s’agit d’un reportage sur le trafic de cocaïne à Miami dans les années 70′ et 80′ et son influence sur la ville.
(merci Colin)
Lya Lys, l'Âge d'or et Luis Buñuel
J’ai été contacté par Randall Caruso, le petit fils de l’actrice Lya Lys qui s’est rendue célèbre par son rôle dans l’Âge d’or de Luis Buñuel. Il est américain et réalise un documentaire sur sa grand mère. Il est à la recherche d’informations sur la vie de sa grand mère en France. Il cherche également à contacter Juan Buñuel, le fils du réalisateur.
Si quelqu’un a des informations, qu’il me laisse un petit mot, je ferais suivre ou vous mettrais en contact avec lui.
Barracuda : le trailer de l'horreur du mystère de la terreur du fonds de la mer
Heureusement qu’il y a YouTube pour ressortir du néant ce genre de trailer de film d’horreur de série Z. Il est rendu encore plus insoutenable par une adaptation et doublage dont les français avait le secret dans les années 80′.
(merci Colin)