âge d’or /cinédécouvertes : reviews après digestion

J’aurais du écrire ce que je pensais des films de l’âge d’or au fur et à mesure, car pour l’instant je souffre d’une poussée de procrastination. Mais je me suis promis d’écrire un mot sur le sujet, donc voici en vrac une série de mini reviews des films que j’ai été voir :

    La forêt oubliée fait partie de ces films qu’il faut avoir digéré quelques jours pour l’apprécier véritablement. La narration volontairement décousue nous donne un film assez peu compréhensible. Mais à y repenser par la suite, l’ambiance, le ton et les images laissent un souvenir agréable. Moins une histoire qu’une promenade.
    Be with me était assez inégal. Ces histoires d’amours contrariés étaient un peu poussives et pleines de clichés. Les bons côtés étaient l’atmosphère particulièrement oppressive de Singapour et le personnage de Theresa Chan, qui joue son propre rôle. Aveugle et sourde, elle a réussi à apprendre l’anglais mais s’exprime avec une diction étrange ressemblant à un synthétiseur vocal. Ses gestes millimétrés et sa diction robotiques contrastent avec son récit personnel de lutte contre l’adversité et de recherche de l’amour.
    Dias de Santiago était assez intéressant. Le film souffre de quelques pêchés de jeunesse. Le cinéma d’auteur péruvien n’étant pas encore très développé. Mais le cadre de ce jeune soldat qui retourne à la vie civile et a du mal à s’adapter au quotidien et à la nouvelle jeunesse urbaine était assez original pour faire oublier les quelques hésitations du scénario.
    Frozen Land : c’est très simple, j’ai revendu ma place et j’ai laissé tombé le film. J’allais à un anniversaire ce soir là et plus de deux heures de cinéma dépressif scandinave ne me disait pas plus que ça…
    Johanna fut une très bonne surprise. Le film avait de quoi faire peur : un film opéra entièrement chanté pouvait vite devenir assez lourd et insupportable. Le résultat est tout autre. Une morphinomane miraculée devient une sorte de madone des hôpitaux qui guérit les malades en couchant avec eux. Le corps médical outré et un médecin amoureux d’elle à qui elle se refuse décident de la pourchasser et de la mettre à mort. Les décors de couloirs humides et obscurs donnent un côté organique au film. Le tout est entrecoupé d’images cruelles et naïves peintes sur les murs de la section pédiatrique de l’hôpital dans laquelle Johanna emmène les malades pour accomplir ses miracles. Enfin, la musique et les paroles chantées collent particulièrement bien avec le reste du film. Les « dialogues » sont très beaux et se prêtent très bien aux chants d’opéra.
    Dumplings : comme prévu, le film était excellent. Une fable cruelle d’une ancienne starlette de Hong Kong qui essaye de retrouver sa beauté en consommant des raviolis à base de fétus avortés préparés par une étrange chinoise à l’apparente jeunesse éternelle. Le sujet (un peu trash il est vrai) aurait pu être traité de manière glauque, mais il n’en est rien. Le directeur photo est le fabuleux Chris Doyle, qui est célèbre pour ses collaborations avec Wong Kar Wai. Le résultat est un film beau, sensuel et cruel qui avait été raccourci pour faire partie des trois courts métrages composant le remarqué Three… Extremes
    Parapalos a certainement de bons côtés : une ambiance, et une description originale de ramasseurs de quilles, qui occupent la place des mécanismes automatiques actuels de remplacement de quilles dans les bowlings. Mais c’était lent et assez insipide. Je vous avoue que je me suis carrément endormi…
    The harvest time était intéressant. De très belles images sur une histoire de déchéance subite d’une famille d’agriculteurs dans l’Union Soviétique des années 50’ après que la mère aie gagné un prix de la meilleure conductrice de moissonneuse batteuse… Une bonne surprise.
    Chased by dreams n’a malheureusement pas été projeté. La copie n’est jamais arrivée en Belgique. C’est dommage, le film avait l’air bien…

Voilà, dans l’ensemble de ce que j’ai su voir c’était une année assez moyenne. Il y avait de très bonnes surprises mais j’ai regretté qu’il n’y ait pas plus de films asiatiques et surtout l’absence de films et documentaires américains. En faisant le tour des festivals, on dirait que les programmateurs ne se sont pas arrêtés à Sundance. C’est dommage, je garde de très bons souvenirs de films et documentaires choisis dans ce festival les années précédentes. Enfin, la programmation sur une semaine et combinée avec Flagey fait certainement du bien aux finances du festival, mais ne m’arrange pas trop…

Update : Le Palmarès est disponible.

2 comments

  1. Je n’ai pas vu autant de films que toi, seuelemtn Be With Me et Dumplings. En gros, je suis d’accord avec toi, Be With Me commence bien, puis s’essouffle assez vite. Pour la romance lesbienne, on est assez loin du degré d’émotion de Butterfly de Yan Yan Mak, un film vraiment prodigieux. Evidemment estomaqué par la performance (est-ce vraiment le mot?) de Theresa Chan, le genre de personnage qu’on ne peut oublier une fois qu’on l’a découvert. J’ai ADORE Dumplings, à la fois touchant, cynique, critique et drôle. Il n’y a que le cinéma asiatique pour oser des films aussi décapants.

  2. Je regrette d’avoir raté Butterfly, j’avais très envie de le voir lorsqu’il est passé sur nos écrans. J’essaierais de le trouver en DVD…

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