Cyprine de Corynthe a écrit un joli article sur l’utilisation de la pieuvre dans l’imagerie pornographique japonaise.
Ce fétichisme de la tentacule, représenté aujourd’hui par le tentacle porn que l’on retrouve souvent dans les dessins animés pornographique japonais “déviants” (désignés sous le terme d’hentai), a plusieurs origines.
D’un point de vue religieux, on peut remarquer que le culte japonais Shinto est animiste et que cela a toujours favorisé la perméabilité entre le monde humain et animal. Dans une religion Judéo-chrétienne, ces tentacules auraient directement été vues comme un signe démoniaque. Vous me direz que dans les mangas actuels, ces tentacules se retrouvent souvent sur des démons qui ont malencontreusement croisé le chemin d’étudiantes japonaises. Mais l’aspect démoniaque de la tentacule ne s’est développé que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Avant cela, la tentacule a le plus souvent une aura purement sexuelle comme dans le fameux “rêve de la femme du pêcheur” d’Hokusai ci-dessus ou certains netsuke. L’influence de ces images traditionnelles se retrouve chez des artistes tels que Toshio Saeki.
Au niveau des mangas, la récupération de l’imagerie sexuelle de la tentacule a également été un moyen de contourner les fameux interdits de la législation japonaise au niveau des créations pornographiques.
Comme pour pas pas mal de gens de ma génération, la première exposition aux japonaises victimes de tentacules pervers s’est faite via “Legend of the Overfiend” dans la série Urotsukidoji. Son auteur, Toshio Maeda explique le choix des tentacules dans une interview :
CJ: Can you talk about how the tentacle came to be used in your work?
TM: At that time [pre-Urotsuki Doji], it was illegal to create a sensual scene in bed. I thought I should do something to avoid drawing such a normal sensual scene. So I just created a creature. [His tentacle] is not a [penis] as a pretext. I could say, as an excuse, this is not a [penis], this is just a part of the creature. You know, the creatures, they don’t have a gender. A creature is a creature. So it is not obscene – not illegal.
Drawing intercourse was, and is, illegal in Japan. That is our big headache: to create such a sensual scene. We are always using any type of trick.
Entre l’imagerie traditionnelle japonaise et son utilisation actuelle dans les mangas, la tentacule comme symbole érotique s’est répandue comme une icône culturelle.
Quelques exemples de son assimilation occidentale : Weebl et Bob rappellent les dangers de se déguiser en écolière japonaise et Sexy Loser explique les dangers qui guettent les monstres tentaculaires.
Après toutes ces tentacules dégoulinantes de stupre, voici quelques utilisation non sexuelles de l’image du poulpe.
Enfin, si vous voulez encore quelques créations remplies de tentacules NSFW, je vous renvoie vers ce sujet, et celui ci sur le forum de Suzanne D. Gerber.
Là dessus, je vais me manger une bonne assiette de tentacules de poulpes. Hmmmmm, tentacules…
(via, via, via et via)