de retour (une interruption)

Bruxelles lundi 6 mars 1h11 du matin @home

Pas grand chose sur GG depuis plus d’une semaine. Le fait est que j’ai profité à fond de mon séjour et que je n’ai plus vraiment trouvé le temps de mettre en forme mes notes et de les poster sur le site. Cela va se faire dans les jours à venir, dès que je trouverais un moment.
Me voici rattrapé par le temps. Je suis rentré fin de la semaine passé. Un retour un peu pénible avec avion entre Amsterdam et Bruxelles supprimé, bagages perdus puis retrouvés, décalage horaire et autres joyeusetés. Coup de blues de quitter Montréal, Maïté et John mêlé au bonheur de retrouver Judith.
Enfin, retour à la réalité : un mémoire à terminer et deux examens cette semaine. Je m’étais promis, durant mon séjour, de ne pas regarder ical et tout ce qui m’attendait en rentrant. Rien de tragique, mais maintenant il faut assumer, je tape du texte toutes mes journées de libre. Il me reste aussi des dizaines d’e-mails auxquels je dois répondre. Je le fait au fur et à mesure. Donc, à ceux qui m’en ont envoyés et pas encore reçu de réponse, désolé et j’y travaille…

icebergs et sauce tomate

Montréal 23h10 Chalet H-J de retour de la cinémathèque

Bon, je vais quand même terminer le compte rendu du lundi avant de partir en week-end (on va louer un mini van et partir explorer les étendues enneigées loin de Montréal).
La couche de glace qui recouvrait le port et les vents violents qui le balayaient ont découragés la majorité des promeneurs. Nous étions donc quasi seuls sur les pontons bordant le Saint-Laurent. Il reste quelques personnes qui patinaient sur une piste aménagée mais rien de plus. A l’écart de la piste de patinage, tout était calme. A part le vent, le seul son provenait d’un bateau au fond duquel un marin tapais sur la coque. Le son métallique se répercutait dans le port gelé et désert. Le froid mordant avait fait geler l’eau du port et tous les bateaux étaient pris dans les glaces. Cela me rappelait des images d’hivernage de navires d’exploration au Pôle Nord ou des scènes de films catastrophes de villes prises dans les glaces par une nouvelle ère glacière. Au bout des pontons, près de l’horloge dominant le Saint Laurent on avait une vue sur le fleuve qui charriait des vastes plaques de glace (je ne sais pas si on peut les qualifier d’iceberg).
Un des plaisirs de ce type de temps est de pouvoir se réchauffer entre deux sorties. Nous avons été nous réchauffer dans un café de la chaîne Second Cup (cafés ou je passe entre une et deux fois par jour) pour avaler un moccachino brûlant…
Ensuite, retour dans les ruelles du vieux Montréal direction les quartiers industriels qui longent le port et surtout l’ancien centre de silos à grains qui trône au bord du Saint Laurent. Le bâtiment a été remplacé par des silos plus modernes un peu plus loin et n’est plus qu’une coque vide et laissée à l’abandon. L’endroit est immense et très impressionnant. On a réussi à en faire le tour en empruntant l’ancienne voie de chemin de fer qui amenait les grains des navires vers les silos.
Après avoir arpenté les chemins alentours envahis par la neige et la glace, on a bifurqué vers le quartier des anciens bâtiments industriels, aujourd’hui colonisés par les entreprises de graphisme et de jeux vidéo. Un peu plus loin, des allées crasseuses où des bouchers fument une cigarette dans les entrées de service côtoient des bistros chics remplis de businessmen.
Le soir commençait à tomber et le soleil n’éclairait plus que le sommet des buildings. Je m’étais pris l’envie de préparer des pâtes avec une sauce tomates légumes. Une seule destination pour ce genre d’envie : le marché Jean-Tallon.
Légumes en tout genre au marché, tomates pelées et fromage dans un traiteur italien (le marché se trouve dans le quartier italien de Montréal) et un pied de micro acheté dans un magasin de musique pour Maïté qui en avait besoin pour son boulot.
Au soir, une bonne bouteille de vin et orgie de pâtes aux légumes. Discussions et dégustation jusque tard dans la soirée et effondrement dans nos lits respectifs…

Au fonds d'un navire pris par les glaces, un marin tape sur la coque avec un marteau…

Jeudi 23 février Chalet Henri Julien 11H30

Suite des épisodes précédents… Il est vrai que je n’ai plus écris depuis quelques jours, mais j’ai pas mal arpenté la ville de ces derniers temps. Bon, où en étais-je resté ?
Lundi, John m’a accompagné pour une exploration des quartiers les plus connus de la ville. Au programme, pour débuter, les librairies et magasins de jeux de rôle de la rue St Denis. J’en ai profité pour commander un livre québequois sur l’histoire de la littérature jeunesse que m’avais conseillé Josée à Val David. Je vais aller le chercher aujourd’hui.
Ensuite direction le quartier chinois avec une concentration de petites échoppes remplies à ras bord de produits étranges. Entre les spécialités alimentaires ou médicinales (ou les deux) aux noms et propriétés inconnues et des choses indéterminées flottants au fonds de bocaux à verre épais et remplis d’un liquide douteux. Beaucoup moins de danger au niveau des restaurants et snacks où les différents plats sont décrits et expliqués. J’en ai profité pour tester un petit pain chaud fourré et un sandwich thaï au lamelles de porc marinées, légumes et coriandre.
Ce Chinatown se trouvant près du vieux port, nous nous sommes dirigés vers celui ci. Le mélange de bâtiments historiques du début du siècle et de buildings modernes donne, comme dans downtown une impression new-yorkaise. Ajoutez à cela les cheminées fumantes de tous ces bâtiments et la neige et on s’y croirait. Petite parenthèse au sujet de New-York et des Etats au nord de cette ville. François me racontais que les jeunes de ces régions venaient souvent se dévergonder à Montréal, bien mieux fournie en bar à strip-tease et autres lap dance. J’étais assez étonné que même New-York (dont Giulanni puis Bloomberg se sont évertués à éliminer ce types d’endroits) soit touchée par ce phénomène.
Entre cette zone moderne et le port se cache le vieux Montréal. Petites ruelles et anciennes façades de pierre. C’est ici que les américains viennent tourner films et feuilletons lorsqu’ils veulent un décor évoquant l’Europe d’avant le XXe siècle. C’est pour eux le décor le plus proche et ce qui leur semble le plus ressemblant. Dans ce but, toutes les enseignes et panneaux de signalisation sont démontables (il faut bien respecter un minimum la réalité historique dans les films d’époque).
La majorité du reste de l’après midi à été dédié à une vaste exploration du port, pris par les glaces, enneigé et déserté…

Je pars en ville rejoindre Dimitri avec John. La suite quand j’aurais un moment…

raquettes et Drolet

Lundi 20 février 23H15 Montréal du fonds de mon lit (j’écris beaucoup du fonds de mon lit pour l’instant)

Me voilà revenu de nos expéditions dans les Laurentides. Nous avons passé deux jours à Val David, petit village situé à environ une heure de Montréal. L’endroit est magnifique et allie de manière très équilibrée nature et petites maisons de bois. Le village est également connu pour sa population, composée d’artistes, de fans de sport et de nature et de babas (ici on parle de “grano”). On y retrouve de nombreux artistes, galeries d’art et cafés concerts. Plusieurs entreprises bio ou d’herboristeries sont basées dans la région. Pour vous donner une idée de la population locale, on discutais avec Josée une institutrice qui travaille à Val David et qui nous expliquait que la moitié des enfants de sa classe sont végétariens. Cela donne une impression de vie communautaire intéressante et sans trop de prise de tête.
Nous avons débarqué en force, avec Maïté, François et Julie (j’ai fait du trafic de saucisson et de fromage entre la Belgique et le Canada pour cette dernière) et Stéphanie (qui nous a conduit sur les routes gelées). Enfin, nous avons rejoint Cécile qui est arrivé là bas en bus.
Pour dormir, nous avions réservé dans un bed and breakfast accueillant et kitsch que nous avons rapidement renommé la maison du bonheur. Un couple charmant, des couleurs pistache et fraise écrasé, un feu ouvert qui semble brûler 24 heures sur 24, des petits coeurs un peu partout, des nounours et peignoirs confortable dans les chambre et la maîtresse de maison aux fourneaux dès notre arrivé pour préparer le petit déjeuner trois services du lendemain !
Nous sommes ensuite partis découvrir les montagnes de Val David en raquettes.
Quand on me parlais de raquettes, j’en étais resté à l’idée de ces instruments en bois ressemblant aux raquettes de tennis des années 70. Depuis quelques années les raquettes remises au goût du jour à grand renfort de carbone et d’aluminium ultra léger sont revenues à la mode au Canada et tout amoureux de la nature en a une paire dans son coffre de voiture (c’était le cas pour Stéphanie, François, Julie et tous les habitants de la région). Donc, nous autres pauvres touristes avons été louer une paire de Tubbs et sommes partis sur les chemins de randonnée.
La neige était assez étrange : une bonne couche de poudreuse mais couverte d’une croûte gelée, la nature semblait envahie par une gigantesque couche de meringue. La plupart des arbres était recouverts d’une couche de glace et brillaient au soleil. L’effet était assez magnifique. Pour l’occasion j’avais enfilé ma tenue spéciale grand froid composée de multiples couches de vêtement hétéroclites. C’est très loin des tenues techniques en Gore-Tex, mais tout aussi efficace !
Après une bonne ballade, avoir dit au revoir à Stéphanie et Cécile et un goûter à la maison du bonheur composé de thé et de gâteau chaud aux canneberges et bananes, nous sommes allé retrouver Yannick, Josée et son fils Matteo, des amis de Julie et François. Ils habitent Val David et travaillent dans la région. Josée est institutrice et Yannick travaille pour des petites compagnies théâtrales. Programme de la soirée : poisson, salades, légumes au four et gâteau au chocolat et dégustation de bières de microbrasserie locales (détail amusant : dans les supermarchés les frigos sont payés par les grandes marques de bière et le petites bières locales n’ont pas le droit de s’y trouver. A côté des budweiser et autres Folsom on retrouve dans ces frigos de la Leffe et de la Stella Artois…). Tout ça en écoutant les chansons surréalistes des Denis Drolet.
Sympa, accueillants, proche de la nature et remplis de projets culturels ils sont bien à l’image du village. Ils nous ont mis au courant des coutumes (plus ou moins) locales. Par exemple, il n’y a pas assez de policiers pour toute la région et il est tellement rare de voir une voiture de police qu’il faut faire un voeux lorsqu’on en voit une…
Après un retour en voiture assez épique sur les routes gelées au milieu de la nuit vers la maison du bonheur nous nous sommes effondrés dans les lits aux coussins roses bonbon.
Le lendemain matin un petit déjeuner somptueux. Je sais que je parle souvent de bouffe, mais là vous ne pourrez pas y couper !
En entrée (oui, c’est du trois services !) une salade fruits à la crème de bananes et céréales, en plat principal des fleurs en pain toasté remplies d’un oeuf poché d’une tranche de jambon et d’épinards, le tout accompagné d’une petite salade aux tomates, olives et fruits d’une croquette aux herbes et de crudités. A côté de cela, des toast de pain maison à recouvrir avec des confitures de pommes du jardin, de marmelade d’agrumes ou d’autres confitures de fruits rouges. Enfin, le dessert était une pomme cuite au four avec une coeur de sucre, d’abricots confits et d’épices, le tout pris dans une sorte de cage de pâte et accompagnée d’une salade de fruits au coulis de chocolat et copeaux de chocolat blanc. Le tout arrosé de café et jus d’orange frais.
Après des adieux à nos logeurs et des échanges de chocolats, nous avons rejoint Josée, Yannick et Matteo et somme partis dans leur van rafistolé sur les routes verglacées vers le parc de la dent de Castor pour une autre ballade dans la nature.
Ensuite grignotage dans leur appartement Val Davidien et retour vers Montréal en Bus.
François nous vantait l’exactitude des bus québecquois. Bus que nous avons quand même attendu 45 min dans la nuit et le froid ! Conscient de son retard, le chauffeur a roulé comme un dératé sur les petites routes obscures et enneigées. J’avais des visions de bus péruviens écrasés au fonds de ravins de la cordillère des Andes. A moitié endormis, le bus nous a largué près du chalet Henri Julien où nous avons retrouvé un John vaseux et aux tympans détruits par le vol en avion…
Sommeil réparateur et en route vers de nouvelles aventure le lendemain.

(PS les photos compromettantes suivront lorsque l’on trouvera un moment pour les charger depuis l’appareil de Maïté).

librairies et prostituées surgelées

Samedi 18 février 7h20 Montréal au fonds de mon lit

Je profite de reste de décalage horaire pour me lever tôt. Le réveil de Maïté est mis à 7h30 car on va avoir une journée chargée.
Mon passage d’hier par la librairie Indigo a failli être une expérience traumatisante pour mon portefeuille. J’avais envie d’acheter la moitié du magasin. Je dois garder de l’argent jusqu’à la fin du séjour. Mais je crois qu’a la fin de celui-ci, je vais aller épuiser mes derniers dollars là bas ! La librairie combine livres en anglais et en français et il y en a à foison. Des fauteuils et liseuses en tout genre parsème le magasin et partout on trouve des gens affalés et en train de bouquiner. Détail pour bibliothécaire : on retrouve partout des chariots de rangement de livres, chose que je n’ai jamais remarqué dans les librairies de Bruxelles. Je me suis quand même fait un petit plaisir : Fast Forward, le livre de Photo de Lauren Greenfield pour la somme assez imbattable de 6,99 $
J’ai un peu continué de me balader dans les monstrueux shoppings malls reliés entre eux. Mais j’ai vite eu envie de retrouver la lumière du jour.
Je suis donc partis à pieds sans but précis? Je me suis tout d’abord retrouvé du côté du musée des Beaux Arts et de l’université Concordia : mélange d’avenues chic et de coins pour étudiants. Ensuite je suis retourné vers le centre ville et ai descendu l’avenue St Catherine. Au fur et à mesure, les grands magasins de vêtements se transforment en petits magasins de jeux vidéo et DVD puis en fripiers alternatifs et peep shows dont les hauts parleurs diffusent des gémissements de films pornos et dont les rabatteurs un peu refroidis essaient tant bien que mal de vanter les atouts de leurs leur filles. Les bâtiments deviennent décatis et le décor est parsemé de terrains vagues et de prostituées surgelées.
Il faisait bien froid dans la journée avec des rafales de vent allant jusqu’à 60 km/h et une température ressentie de – 27°. Pour donner une image : un magasin Zara avait son enseigne entièrement prise dans les glaces. Heureusement que la ville est remplie de vendeurs de café chaud. Je pouvais y faire des haltes régulières pour m’y réchauffer. Par contre, je suis assez déçu par la présence d’Internet dans les cafés. Jusqu’ici, au mieux le Wi-Fi n’est accessible que pour les détenteur d’un abonnement chez un FAI local et au pire Internet signifie trois vieux PC éteint, couverts de poussière et qui ont du connaître les débuts d’Arpanet.
Au soir je suis partis avec Maïté pour suivre son cour de Taiko. Le verglas avait refroidis pas mal de participants et nous étions une dizaine. Ca a permis au professeurs de donner un cour quasi particulier aux élèves. En fait les professeurs sont les membres d’un groupe de Taiko Arashi Daiko et ils donnent tous cour (sous la direction d’un sensei et de son apprenti) aux autres élèves. La puissance et la rigueur de leur interprétation est assez impressionnante. Leurs mouvements sont entre la musique et le combat au sabre.
A la fin du cours, tout le monde a fait des bonds de joie en voyant le ballotin de pralines que Maïté m’avais demandé de ramener de Belgique. De grands moments de bonheur chocolatés ont suivi.
Bon, je vous laisse. Maïté a terminé de prendre sa douche. Je vais aller me laver et on va préparer un pic-nic pour une excursion vers Val-David. Je vais enfiler quelques couches de vêtements : une ballade en raquettes dans la neige est prévue et même si la météo annonce du soleil et que le ciel est bleu, la température ressentie est quand même de – 29° pour la matinée (-18° à l’abri du vent, mais il n’y aura pas d’abri ! Muwahahah).
Je laisse le portable ici et je donne des nouvelles dimanche soir en rentrant…

légumes frais et verglas

Vendredi 17 février 13h30 downtown Montréal

Je reprends où je m’étais arrêté hier. J’ai été rejoindre ma soeur qui travaille pour Metropolis Bleu, une fondation qui oeuvre (entre autre) à la promotion de la littérature dans les écoles. En tout cas, c’est spécifiquement autour de cet axe que Maïté travaille. Les bureaux de MB sont situés dans un charmant petit quartier populaire qui alterne les diner et autre magasins traditionnels et des petits restaurants, commerces et cafés alternatifs et très agréables. Les anciens entrepôts accueillent des bureaux et des lofts. Le quartier n’est pas encore “branché” mais je lui donne une dizaine d’année avant de vraiment devenir à la mode. Les bureaux de MB se trouvent dans un de ces anciens entrepôts. Maïté ne savait pas me dire quel type d’entreprise se trouvait là à l’origine. Mais on imagine bien une origine datant de la ruée vers l’or. Imaginez un assemblage anarchique de pièces de toutes sortes aux murs en bois. Les parois ne sont pas droites et le style de décor change d’une pièce à l’autre. On reconnais l’ancien bureau du patron par ses parois vitrées aux décors western. Le tout grouille d’une sympathique activité créative.
Nous sommes partis manger dans un petit resto ethnico-thaï très agréable, zen et cosy à la fois. Soupe aux champignons aux vermicelles de riz, une sorte de Pad Thaï de nouilles à la sauce locale et un gâteau au manioc et au lait de coco. Le tout arrosé d’un thé vert et de l’eau offerte gracieusement dans tous les restaurants (les restaurateurs belges devraient en prendre de la graine).
J’ai continué l’après midi en me baladant en ville et en allant au fameux marché Jean Tallon. Cette institution locale accueille sous une structure couverte une série de producteurs canadiens de fruits légumes, produits laitiers, etc. et on y trouve des produits délicieux et d’une excellente qualité. J’ai refait un stock de coriandre, de tomates, poires, salade, oeufs frais, etc. , un vrai plaisir. Le retour était assez acrobatique. La neige tombait toujours et les oeufs n’ont survécu à une plaque de glace assez traîtresse que grâce à un rétablissement acrobatique et digne d’un ninja de série B. Sur le chemin du retour quelques visions mémorables : un présentoir devant une échoppe chinoise. Dessus, des empilements de chaussons et de pantoufles couvertes d’une couche de 10 cm de neige. Le propriétaire attendait dans l’embrasure de la porte de sa boutique sans avoir l’air de s’en inquiéter. Un peu plus loin, un asiatique ayant rempli un caddie de supermarché de caisses de marchandises en tout genres. Il essayait de pousser le caddie en plein sur la route au milieu des voitures. On ne peut pas dire que ce genre de véhicule est équipé de pneus neige. Et d’après moi il doit toujours être en train de pousser…
Au soir, Cécile, une copine de Maïté est venue manger à la maison. Elle travaille à la promotion d’artistes français et ne s’est pas encore faite au décalage horaire. La soirée ne s’est donc pas terminé tard.
Ce vendredi matin à connu l’un des temps les plus pourris que j’ai vu depuis longtemps. Le temps s’est réchauffé avant de refroidir, ce qui a eu sur la neige un effet assez dévastateur. Les trottoirs se sont recouverts d’une couche de glace tandis que les espaces entre les routes et les trottoirs ont accueilli des piscine de neige fondue de 15 cm de profondeur. Des piscines tellement larges qu’il fallait sauter par dessus pour ne pas se retrouver avec les chaussures trempées jusqu’au mollet. Et en sautant… on atterri sur la glace, vous voyez le tableau. Mais ce n’est pas tout (ce serait trop facile). Ajoutez à cela des vents violents qui vous font avancer tous seuls sur les trottoirs gelés. Cris, rigolades, chutes et pantalons trempés dans toutes les rues. C’était tellement catastrophique que cela en devenait comique. Dernier détail : pour ceux qui connaissent Montréal, vous savez que l’architecture traditionnelle des quartiers résidentiels est composée de bâtiments à deux étages, séparés en appartements et dont chaque étage possède sa propre entrée et son propre escalier. Sachez que ces escalier raides et ouverts au vent sont particulièrement casse gueule lorsqu’ils sont couverts de glace ! Je plains les facteurs…
Pour vous donner une idée, voici une photo que Eric avait prise lors de son séjour ici et qui montre l’escalier qui mêne à l’appartement de Maïté et John :
chalet HJ
Le temps pouvant être difficilement plus pourris, je me suis dirigé vers la ville souterraine qui relie les multiples centres commerciaux du centre ville. Mais en remontant au niveau du sol j’ai été accueilli par de la lumière entrant à flots par les fenêtres d’un magasins de disque et un ciel bleu. Le soleil était revenu.
L’architecture, alliant buildings modernes et bâtiments de pierre du début du siècle me fait penser aux images que j’ai de New-York (géographiquement toute proche).
Les trottoirs encore humides brillent de mille feux et les reflets du soleil dans les fenêtres font des dessins géométriques sur le sol.
Je viens de terminer de manger une énorme assiette de préparations végétariennes chez Commensal, un fantastique restaurant végétarien qui propose un buffet et des assiettes à payer au poids. Un peu cher mais délicieux. Le restaurant est à un premier étage et j’ai une vue directe sur le carrefour. Le vent souffle toujours et les gens courent après des chapeaux qui s’envolent, des messager à vélo passent à toute vitesse et un vieux clochards invective les voitures.
Quand à moi ? Je suis bien… De la lumière, du café et une ville à découvrir. Que demander de plus ?
Direction le magasin Indigo (livres, musique et café), dont l’enseigne me fait de l’oeil à travers la fenêtre. Ensuite un petit musée et rejoindre Maïté ce soir pour suive avec elle son cours de Taiko (tambours japonais).

boissons chaudes et tempête de neige

Jeudi 16 février Montréal, Plateau de Mont Royal 11h14

Voilà, je suis dans la belle province. Maïté est venue m’attendre à l’aéroport avec Stéphanie. Ensuite direction le chalet Henri Julien (aka l’appartement de John et Maïté) pour déguster un bon petit plat arrosé de krieks fraîchement débarquées de Bruxelles et ayant survécu au passage à travers les douanes canadiennes. Par contre un pauvre saucisson va finir sa vie dans l’incinérateur des douanes.
Leur appartement est magnifique et je crois que je vais emprunter l’appareil digital de Maïté pour faire un reportage photo autour de leur cuisine. Ils ont des appareils ménagers absolument fantastiques tout droit sortis d’une comédie familiale américaine des années 70. A grand renfort de fausses boiseries et de décors rétro.
On ne peut pas dire qu’il fasse grand soleil, je suis en train de découvrir la ville en pleine tempête de neige. C’est assez amusant, mais je dois augmenter mon apport de sucre et de café de 300% ! Pour me réchauffer et recharger mes batteries entre chaque ballade je m’arrête souvent dans des cafés. J’ai commencé la journée dans un diner rempli de serveuses adorables mais trop vieilles pour porter leur minijupe en cuir, d’anglophones barbus en train de parler d’armes et de femmes fatales. Moins de 5 $ pour des oeufs, des toasts, du bacons des pommes de terre rissolées de fruits et du café à volonté. Délicieux et assez imbattable.
Là, je vous écris depuis un second cup, vendeur de café à la Starbuck, avec ses étudiants, businessman et retraités. Devant l’établissement, deux jeunes font la manche sous la neige avec leurs chiens et viennent se boire un café dès qu’ils ont assez d’argent. Ca ne doit pas être facile d’être SDF au Canada.
Pour mon premier jour, je me ballade sans véritable but. Juste pour humer l’atmosphère (gelée) de la ville. Entre Mont Royal et St Denis, je suis dans le quartier “branché” de la ville, remplis de magasins de disques, de vêtements et qui regorge assez curieusement de magasins d’accessoires médiévaux/fantastiques qui vont de la tenue de chevalier, gente damoiselle, à celui de sorcier, troll ou autre elfe des bois.
En tout cas (et c’est bien normal) les canadiens m’ont l’air résistant au froid. Je vois passer des jeunes filles à vélo, les joues rougies par la neige (il y a aussi un type qui a essayé de me revendre son vélo pour se payer un petit déjeuner). Cela fait une heure que je vois une jeune maman qui traîne sa fille dans une luge en plastique et elle n’a pas l’air de se fatiguer….
Bon, je vous laisse et je vais rejoindre Maïté à son boulot pour manger un morceau

dans les airs, vers Montreal

Mercredi 15 février Vol Air France 17h09 quelque part au dessus de Sheffield à 10 km D’altitude, 809 km/h et – 43° à l’extérieur (ha)

Je viens de me rendre compte que cela fait bien longtemps que je ne suis plus monté dans un avion. Mon dernier voyage date d’avant 2001 et c’était surprenant de voir des militaires en armes patrouiller à l’aéroport, d’être contrôler un peu partout et de voir mes chaussures passées au rayons X. Bah, si j’ai du temps pour un peu plus voyager à partir de maintenant, je m’y ferais, ce n’est pas tragique.
Le plus amusant était les multiples messages de prévention contre la grippe aviaire que l’on retrouvait au niveau des contrôles douaniers. Les poulets douteux ont pris le pas sur les colis suspects, on aura tout vu…
Un message des hôtesses annonçait que mon avion était équipé d’un nouveau mobilier de vol. J’avoue que ce n’est pas désagréable d’avoir un petit écran digital devant chaque siège et un choix d’informations sur le vol (comment croyiez vous que je connais la température extérieure ?), de jeux, reportages, de journaux d’information français, de films (ça a été le petit lieutenant avec Nathalie Baye, très bon), de séries télé, etc…..
En dehors de ces programmes classiques ont retrouve également des choses plus étrange comme ce cour de relaxation et de stretching spécialement développé pour les personnes se trouvant coincées au fond d’un siège d’avion. La présentatrice du cour n’est bien entendu pas coincée au fond d’un siège avec ceinture de sécurité et tout le toutim mais bien dans un décor relaxant d’un pays exotique (cela ressemble à une maison coloniale à Pondichery pour vous donner une idée).
Ou plus magnifique encore ces fameuses instructions sur le gilet de sauvetage, masques à oxygène et autres sorties de secours. C’est assez tragique mais il est un fait que personne ne regardait vraiment les hôtesses qui présentait, dans une sorte de chorégraphie entre la danse contemporaine et la traduction simultanée pour sourds, les lanières à tirer sur les gilets et les portes de sortie. Maintenant, c’est encore pire. Elles le font toujours mais maintenant tout le monde regarde son écran où des acteurs (Barbie hôtesse de l’air et son ami Ken le pilote) vous expliquent tout ça à grand renfort de sourires étincelants et de diagrammes animés. Le plus magnifique dans cette vidéo est la maman aux longs cheveux bouclés en train de montrer à sa petite fille tout aussi bonde et bouclée comment appliquer son masque à oxygène sans jamais s’arrêter de sourire. Toute une petite famille qui semble sortie d’une publicité pour Central Parks et qui n’a vraiment pas l’air d’être en train de vivre une dépressurisation brutale d’un avion à 10 km au dessus de l’océan.
Si vous vous demandez pourquoi je suis en train d’aligner toutes ces inepties, la raison en est simple. Le repas vient de se terminer et je me suis envoyé, en apéritif et avec les plats, peut être un peu trop de mini bouteilles de vin. Ceci combiné avec un repas de St Valentin bien arrosé fait que je crois que je suis un peu bourré.
Sinon, les repas Air France sont excellents : salade de pâtes avec Feta, tajine de poulet aux légumes tartelette, au citron, yaourt à la pêche, pains beurre, fromage, café. Le tout dans des mini portions en kit, avec des micro couverts, tasse et verre qui me rappellent les trains couchettes vers les stations de ski de mon enfance.
Je vous signale déjà, cela fait toujours rigoler mon frère, que je risque d’associer mes récits canadiens avec les plats que je vais manger. Mes souvenirs fonctionnent comme la madeleine de Proust, mais à l’exposant 10.
Enfin, nous sommes au dessus de l’océan et j’aime toujours autant ce moment ou l’on passe au dessus des nuages et que la lumière du soleil envahis l’avion par tous les hublots. Un pur moment de bonheur,qui dans ma tête est toujours associé à la musique de cette scène du coucher de soleil dans l’avion du film Manhunter de Michael Mann. De toute manière, pas grand monde à part moi ne se souvient de cette scène. Je vais donc arrêter de radoter, cuver mon vin et dormir un peu…

Thalys

Mercredi 15 février 13h40 dans le Thalys, quelque part entre Bruxelles et Paris.

Voilà, je suis partis. Je me suis quand même dis que j’allais documenter mes pérégrinations canadiennes, et pour l’instant, j’ai plus envie de décrire le paysage que de lire Pars vite et reviens tard de Fred Vargas que j’ai emporté dans mon sac.
J’ai choisi de partir avec Air France, ce qui me permet de démarrer à la gare du Midi d’y faire le check in et d’être transporté jusqu’à l’aéroport de Charles de Gaule via le Thalys en première classe.
Par contre, je ne me souvenais pas que ce train secouait autant. En plus des trépidations habituelles qui font le charme des voyages en trains, le TGV vous rajoute un balancement assez curieux le long de l’axe du train.
Comme un avant goût du voyage en avion, le ciel est tellement bas que l’on a l’impression d’être en plein ciel. Si l’on oublie les riant paysages du Nord de la France, chaque trouée ouverte sur le ciel bleu et le soleil a déjà un goût d’ailleurs.

Lectures, Google et Canada

Quelques notes depuis la salle de lecture de la Bibliothèque Royale entre deux chapitres de mon mémoire :

    Je m’étais dis que j’allais laisser sur GG une critique ou du moins quelques notes sur mes dernières lectures. Bien entendu c’était là une parole d’ivrogne et quand je vois depuis combien de temps je n’ai plus rien écris sur le sujet et combien de livres j’ai lu depuis lors, il me faudrait un solide congé sabbatique pour rattraper mon retard. Ce n’est pas bien grave. Dans ce que j’ai lu, il y a quelques livres sur lesquels j’ai envie d’écrire mais je ne vais pas me forcer à rédiger une notice pour toutes mes lectures. GG n’est jamais qu’un carnet remplis de griffonnages, de notes en tout genres et d’adresses rédigées à la hâte. Peu de rigueur et pas d’obligations, je garde ça pour la bibliothèque.
    Enfin, peu de rigueur, ce n’est pas tout à fait vrai. Je veux dire que je ne vais pas me forcer à systématiquement écrire une critique pour tous les livres que j’aurais lu. Mais lorsque j’écris quelque chose, j’essaye de ne pas être (trop) foireux. La raison ? Google semble avoir développé un étrange béguin pour GG. Il y a comme une étrange alchimie entre l’algorithme du big brother des moteurs de recherche et la structure sémantique des permaliens (je sais ça ne veut rien dire) de mon site. Résultat des courses : pour certaines recherches, je me retrouve (trop) haut dans les résultats de Google. Ce n’est pas que je vais m’en plaindre, mais je dois vraiment commencer à faire attention à ce que je raconte.
    Une dernière chose : je vais enfin aller rendre visite à ma soeurette Maïté et à John, dans leur cabane au Canada. Je partirais du 15 février au 2 mars. Vu que je me suis lancé dans le nomadisme informatique, je continuerais à encombrer Internet depuis l’autre côté de l’Atlantique. Par contre je vais remplacer mes habituels articles sur les moines bibliothécaires mystiques de Shaolin par des longues descriptions (dégoulinantes de sirop d’érable) des étendues enneigées de la belle province, de ses pancakes, de ses librairies, cappucinos et bibliothèques…