Hannibal

Hannibal
Je viens de terminer la deuxième saison de Hannibal (et le réalisateur Bryan Fuller a signé pour une troisième) et la série s’est confirmée comme un bijou gothique. Alors que nous aurions pu avoir une banale série procédurière comme les chaînes américaines en produisent au kilo (dans la lignée des experts et autre NCIS), Hannibal a misé sur la surenchère esthétique et symbolique. Et c’est totalement assumé et réussi. Par rapport a certains critiques trouvant la série prétentieuse, Bryan Fuller dit : “I consider us an art show. I love that we are a pretentious art show. I love pretension and I love art. Under the Skin was my favorite movie of the year. I love to be as pretentious and arty as we can be.
I think Dario Argento is a big influence on the show, in terms of our production design. There is something so purple and operatic about what he has always done, particularly his use of colors and never being afraid of the garish and embracing that as part of his vocabulary. So, there is going to be a bit of Dario Argento there. There has been, and I think we’re going to continue to embrace that aesthetic.”
(Bryan Fuller).
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(Alana Bloom engloutie par les ténèbres, un clin d’oeil à “Under the skin” ?)
Les dialogues sont ciselés et remplis de références symboliques et philosophique qui font le délice de fans qui se font un plaisir de les décrypter et les analyser. Esthétiquement, la série est absolument splendide, avec des effet visuels, une construction au cordeau et une palette sombre incroyablement travaillés.
Il faut rajouter à cela un côté food porn incroyable. La série arrive à transformer des scènes où un serial killer cannibale prépare de la chair humaine en un show culinaire qui dépasse toutes les émissions de cuisine dont la télévision nous abreuve. Depuis le début de la série, je me délecte d’ailleurs du blog de Janice Poon, la préparatrice culinaire de la série, qui y détaille la création des incroyables montages qui composent les diners concoctés par Hannibal. La nourriture est au coeur de la série (les noms des épisodes des deux saisons sont des références à un diner à la française et à la japonaise) et les images de repas voudraient à elles seules de suivre la série.
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(L’agneau sacrificiel du dernier repas de la saison)
Rajoutez à tout cela une musique omniprésente, une bande son très travaillée et l’impression que toute la série n’est qu’un long rêve (ou cauchemar) éveillé et vous avez là un résultat assez unique.
Les acteurs sont excellents et tout particulièrement Mads Mikkelsen dont le visage de pierre et le jeu minéral remplacent à jamais Anthony Hopkins dans la représentation de Hannibal.
Définitivement, il ne s’agit pas d’une série qui va plaire à tout le monde mais si vous aimez les beaux objets, le voyage vaut la peine.
Quelques liens pour aller plus loin :

YouTube : Welcome To Eltingville Pilot – Part 1

Sur YouTube, la première partie du pilote de Welcome To Eltingville, un dessin animé de Evan Dorkin basé sur son comics Eltingville Science Fiction Club. On y retrouve les aventures d’une bande de jeunes nerds fans de science-fiction et de jeux de rôle dans les années 90′. Cela fait des années que je suis fan d’Evan Dorkin dont j’ai une bonne partie des Milk and Cheese, Dork et autre Pirate Corp$…
(via)

caisses et Galactica

Une armée d’occupation débarque et tente de cohabiter avec la population. Les envahisseurs engagent des membres de la population pour former une police. Tortures, arrestations arbitraires, et disparitions poussent les insurgés à lancer des attaques suicides contre les occupants. Je ne suis pas en train de parler des informations que l’on reçoit tous les jours dans les journaux mais d’une série de science-fiction. La meilleure depuis un long moment. Je parle bien sûr de Battlestar Galactica. Et cette similitude entre actualité et fiction est analysée dans cet article du Guardian.
Entre l’emballage de caisses pour mon déménagement temporaire (j’en reparlerais) je viens de terminer la troisième saison. Elle est un peu plus faible que les deux premières. Cela s’explique par le fait que les producteurs ont un peu trop poussé à la réalisation d’épisodes isolés de l’histoire de base. Mais cela reste excellent et certains épisodes sont d’incroyables réussites. En attendant la quatrième et dernière saison qui débute en novembre aux Etats-Unis, je dissèque les épisodes avec l’indispensable wiki dédié à la série. Il contient une foule d’informations et on sent ici toute la puissance de l’outil collaboratif.

Mad Mod

Mad Mod 1
J’aime beaucoup l’esprit tordu des créateurs de dessins animés. Par exemple, voici mon nouveau super méchant préféré : Mad Mod, tout droit sorti du très sympathique Teen Titans, un dessin animé de Cartoon Network issu de l’univers Marvel. C’est un ancien styliste de Carnaby Street dans les années 60’ qui veut conquérir le monde par l’hypnose.
On le retrouve dans un épisode psychédélique rempli de références culturelles (Andy Warhol, Orange mécanique, …), de chansons d’inspiration 60’ chantées par une japonaise, et des poursuites en scooter avec Malcolm McDowell qui prête sa voix à Mad Mod.

Mad Mod 2

Les scénaristes de Teen Titan on l’air de bien aimer la culture Mods : dans un autre épisode, l’un des héros rêve de se payer une Vespa. Végétarien militant, il se retrouve à devoir travailler dans une chaîne d’hamburgers qui révèle être dirigée par des extraterrestres qui se nomment tous Bob et veulent contrôler la population avec des hamburgers.
J’adore ces dessins animés remplis d’obscures références et private jokes.

Hurt par Johnny Cash

Johnny-Cash
Judith est une grande fan de Nine Inch Nails. Et c’est elle qui m’a fait découvrir cette version de Hurt de NIN chantée par Johnny Cash. J’avais beaucoup aimé l’interprétation hésitante et la voix cassée de Cash.
Il y a quelque temps je suis tombé sur cet article dans Metafilter qui signalait qu’une série de professionnels avaient élus les meilleures vidéos jamais réalisées. J’ai ainsi découvert qu’il existait une vidéo (UPDATE, voir plus bas) pour le morceau de Johnny Cash et qu’elle avait été élue n°1.
Elle a été réalisée par Mark Romanek, qui est pour moi le meilleur réalisateur de clips, juste devant Chris Cunningham. Ses vidéos sont toujours d’incroyables réussites visuelles. Il est également l’auteur de l’excellent One hour photo, film injustement passé trop inaperçu.
Le clip est très puissant, on y voit un Johnny Cash rongé par la maladie et qui utilise les paroles de Trent Reznor pour se retourner sur sa vie et sa carrière. Ce qui a certainement décidé le vote des juges et qui donne tellement de puissance au clip est que pour une fois la musique et l’image sont liés à la vie du chanteur : après ce clip, la femme de Cash (que l’on voit à l’image) mourait et Cash la suivit peu de temps après. On peut donc voir cette vidéo comme un véritable testament du chanteur. Pour plus de détails sur la vie de Johnny Cash, je vous renvoie à sa nécrologie sur CNN.

UPDATE (24/05/2009) le lien pour la vidéo ne fonctionne plus, en voici quelques uns un peu plus frais :
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