Morphia

Morphia d’Alexei Balabanov : une très belle mise en images inspirée de textes autobiographiques de Mikhaïl Boulgakov. Boulgakov, connu principalement pour son chef d’oeuvre le Maître et Marguerite relate dans ces textes ses débuts en tant que médecin dans un dispensaire reculé de la campagne russe. Il y devient progressivement accro à la morphine et dans le film (cela diverge par rapport à ses textes) il sombre dans la déchéance la plus totale. Cette spirale infernale fait penser à requiem for a dream transposé dans une Russie en pleine révolution (on est en 1914). J’ai beaucoup aimé et cela m’a donné envie de de lire et relire l’excellent Boulgakov…
Je n’aurais été voir que deux film au festival de l’âge d’or cet année mais c’est mieux que rien et je suis assez satisfait de ce que j’ai été voir. Je suis juste déçu d’avoir raté le roi de l’évasion, que je voulais aller voir et qui a justement gagné le prix de l’âge d’or de cette année.

Yuki & Nina

J’ai été voir hier soir Yuki & Nina de Nobuhiro Suwa & Hippolyte Girardot dans le cadre du festival de l’âge d’or à la Cinematek.
Yuki et sa meilleure amie Nina ont une dizaine d’années. Elles mettent au point une série de plans afin de réconcilier la mère japonaise de Nina, qui veut l’emmener au Japon et son père japonais. Elles finissent par faire une fugue et se perdent dans une forêt de la campagne française. La forêt et son univers magique sera le théâtre d’une expérience initiatique pour Yuki.
Le jeux des fillettes est très juste et frise souvent l’improvisation. La co-réalisation fait se rencontrer deux univers : une manière de faire jouer les enfants qui fait penser à Jacques Doillon et des thématiques de la séparation que l’on imagine venir du côté d’Hippolyte Girardot et une vision onirique de la nature que l’on sent proche de l’univers de Nobuhiro Suwa. Un film léger et réussi et une vision magique de la forêt qui fait penser (en restant plus lumineux) à la forêt de Mogari de Naomi Kawase.