Linux à la KBR

Une news excessivement locale. Si vous fréquentez la bibliothèque royale à Bruxelles vous devez avoir utilisé les PC destinés au catalogue informatisé et aux « recherches » sur Internet. D’habitude tout le monde se dirige vers les dix premiers postes qui tournent sous Windows et sur lesquels sont installés Explorer et Netscape (c’est bien le dernier endroit que je connaisse où ils utilisent encore Netscape). Les autres ordinateurs permettaient juste un accès au catalogue en Dos via Telnet. Presque tous les anciens postes ont maintenant été remplacés par des PC flambants neufs qui tournent sous Linux (Suse) et utilisent Firefox comme browser. On ne verra donc plus de scènes violences entre lecteurs se battant pour un PC à coup de Current Contents.

Jack Spencer

Jack-Spencer
Jack Spencer est un photographe qui erre entre la Louisiane, le Mississippi et le Mexique. Ses images sont ensuite retravaillées en laboratoire et virées au sélénium pour donner ces splendides tirages. Spencer n’a pas de site à lui, mais vous pouvez voir ses tirages via les sites des galeries où il a exposé. Voici également deux articles le concernant.
Via MeFi.

she blinded me with science

Quoi de mieux en ce jour de fête religieuse qu’un peu de science ?

    A l’occasion du centenaire de l’équation E=mc² d’Albert Einstein, le magazine Spiked a demandé à 250 scientifiques, éducateurs et journalistes scientifiques ce qu’ils choisiraient s’ils pouvaient expliquer au monde une loi ou concept scientifique. Voici quelques unes de leurs réponses.
    L’étude de notre système solaire est loin d’être terminée : on vient de trouver douze nouvelles lunes gravitant autour de Saturne.
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congé

Une petite journée de congé ne va pas me faire de mal. Une bonne grasse matinée, du craquelin au petit déjeuner, un peu d’Internet, de la lecture dans le jardin sous le prunier et je vais ensuite aller faire un tour sur la braderie qui s’est installée dans ma rue. Accessoirement je dois aussi bosser pour mes examens qui viennent de commencer, mais je trouverais bien un moment pour m’en occuper.
Si vous êtes sur le net, voici quelques petites choses à aller voir :

    Si vous êtes fans des shows de Comedy Central, j’ai découvert que la plupart sont accessibles sur leur site en format WMV ou RP.
    Une bande de pranksters new-yorkais ont décidé de transformer une œuvre d’art cubique de l’East Village en Rubiks Cube. Voici le récit de leurs aventures.
    Si vous êtes fan de Leica, ce japonais s’est lancé dans le business de laquer ce type d’appareils photos. Merci Christoph.
    De l’action, de l’intrigue, des moumoutes, un rythme effréné : voici une review des jeux basés sur le héros de vos après-midis télévisuels : l’inégalable Stefan Derrick. Merci Colin.
    Enfin, une nouvelle certainement traumatisante pour les chanteurs de death métal qui se le sont tatoués sur le front, les satanistes et les réalisateurs de films d’horreurs sur le retour de l’antéchrist. Ce n’étais pas 666 les gars, mais 616. Vous parlez d’un mythe qui s’écroule !
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Tony Hillerman

Hillerman
Je viens de terminer de lire Dieu qui parle de Tony Hillerman. Hillerman est l’un de ces auteurs dont je lis les ouvrages depuis plus de 15 ans. Il écrit des polars contemporains qui se déroulent dans la réserve Navajo qui s étend entre l’Arizona, l’Utah et le Nouveau Mexique. On y suit les enquêtes du lieutenant Joe Leaphorn et de Jim Chee de la police tribale Navajo. Leaphorn est le protagoniste des premiers romans de Hillerman tandis que Chee apparaît un peu plus tard. Le premier est un policier pragmatique qui respecte les coutumes Navajo, mais n’y voit que des coutumes. Le second est plus jeune et beaucoup plus religieux, parallèlement à son métier de policier, il étudie pour devenir shaman.
L’aspect passionnant de ces romans est que l’on découvre un univers qui nous est souvent inconnu (à moins d’être anthropologue). J’avoue que 95 % de ce que je sais des indiens Navajo, Hopis ou Zuni, je les connais grâce aux romans de Hillerman. Les traditions, la religion, et les cérémonies des indiens de la réserve sont souvent très présent dans ses romans et font partie intégrante de l’histoire. L’alchimie entre les personnages, les histoires et cet univers donne un résultat qui vaut vraiment la peine d’être découvert.
Les livres de Hillerman sont disponibles en français chez Rivages/Noir. Allez jeter un coup d’œil à ce site de fan (en français) pour plus de détails sur l’auteur et son univers, ainsi que pour voir dans quel ordre lire ses romans (toujours mieux pour suivre l’évolution des personnages).
Dernier détail : Hillerman est une star sur la réserve, il y a grandis et a été officiellement reconnu « ami des indiens ». De plus, Myriam, une collègue de la bibliothèque de Jette m’a raconté que l’on trouve ses romans partout dans la réserve, jusque dans la moindre station service où ils remplacent avantageusement les habituels Tom Clancy…

Bolle boeken-books

Je suis tombé sur le site de cette librairie bruxelloise que je ne connaissais pas et j’aime beaucoup ce qu’ils proposent. Les bouquins présentés m’ont vraiment l’air intéressants et la présentation du site est très jolie. On dirait juste qu’ils se sont un peu trop inspirés du design des critiques de livres sur le site de Jason Kottke.
Je sens que je vais aller leur faire une petite visite un de ces jours…

european libraries fight Google-ization

Des rumeurs flottaient dans les travées des bibliothèques depuis quelque temps. C’est maintenant officiel. Comme le signale cet article de /. , l’Europe lance son propre projet de digitalisation en réponse à celui de Google. L’instigateur du projet est Jean-Noel Jeanneney, le directeur de la BNF.
C’est amusant, le mois passé j’ai rédigé un texte sur le sujet dans le cadre d’un examen de recrutement pour un poste de direction de bibliothèque à Forest. Je préconisais la mise en place d’une structure standardisée, mais à plusieurs niveaux : l’Europe soutiendrait l’achat des scanners et l’infrastructure de serveurs centralisés. Le travail serait réalisé au niveau local et le résultat de la digitalisation devrait être accessible dans les bibliothèques et sur leurs sites web. L’ensemble des textes digitalisés serait disponible sur un serveur centralisé au niveau européen. La redondance me paraît une bonne chose dans ce genre de cas.
Quand à Google, comme Colin me le disait, ils indexeront de toute manière les textes un fois qu’ils seront en ligne. Une collaboration entre ce projet et celui de Google serait une bonne chose, mais il ne faut pas trop rêver. J’espère juste qu’ils n’auront pas la mauvaise idée d’exclure les robots de Google…

Gregory Crewdson

Gregory-Crewdson
Entre les banlieues trop tranquilles de David Lynch et rencontre du troisième type : les photographies de Gregory Crewdson. Pour plus de détails sur l’auteur et ses images je vous renvoie à cette interview et ces deux articles.

I think I’ve mentioned that my father was a psychoanalyst, and he was always a very close inspiration for me, and I think it’s what accounts for the psychological nature of the work. That’s one thing. The other thing is that the setting of my work is the suburbs, or an imagined suburban landscape, and I’m originally from New York, I still live in New York, so I think that discrepancy presents the work with a sense of alien perspective, let’s say, or a sense of wonder.

Zen and the Art of Motorcycle Maintenance

Pirsig
J’ai décidé de garder une trace de mes lectures sur GG. Je ne me lance pas dans du retro-catalogage et je commence donc à partir du dernier livre que j’ai lu.
Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes est un roman philosophique écrit en 1974 par Robert M. Pirsig. On y suit un voyage à moto réalisé par l’auteur à travers les Etats-Unis avec son fils Chris et un couple d’amis. Ce voyage est le prétexte à un exposé, un chautauqua donné par Pirsig. L’auteur mélange philosophie et histoire de sa propre vie. On apprend qu’il sort d’un hôpital psychiatrique où son ancienne personnalité (qu’il nomme Phèdre) a été détruite à coups d’électrochocs. Dans son ancienne vie il était un professeur d’anglais et de rhétorique passionné de philosophie. Tout va basculer quand il va se lancer dans l’étude du concept de qualité. A la suite de ses recherches il met en place un système philosophique qui divise la pensée humaine en deux types : romantique et classique. Surtout, il voit en la qualité la force créatrice au cœur de toute chose et qui transcende la dualité traditionnelle entre sujet et objet. Cette quête de la qualité va l’entraîner dans la folie.
Au moment de son voyage, l’auteur est devenu rédacteur de manuels pour ordinateurs. C’est ici qu’entre en jeu l’entretien des motos. Pirsig est un technicien passionné de mécanique, un parangon de la pensée classique. Il veut nous faire comprendre l’importance de la connaissance de la technologie. Mais plus encore il veut faire le lien entre la pensée classique et la romantique. Et veut éliminer la crainte anti-technologique qui va souvent de pair avec la pensée romantique. Pour lui, le Bouddha se trouve au cœur de la moindre vis du moteur d’une moto ou d’un circuit d’ordinateur.
Au fil du livre on se rend compte qu’il veut surtout faire le pont entre Phèdre, son ancien moi romantique, et son nouveau moi classique. Réunies, les deux personnalités seront plus que la somme des parties.
A la suite de ce livre Pirsig a développé ses réflexions pour créer la métaphysique de la qualité. Je ne suis pas d’accord avec toutes ses idées, mais j’aime beaucoup sa philosophie sur le rapport avec la technologie. Le livre a eu beaucoup de succès à l’époque et continue à bien se vendre. Ses idées sur la technologie se retrouvent en filigrane dans la philosophie du net et de certains concepts informatiques. Je suis intimement persuadé qu’il y a un rapport.
Le livre est plus facile à lire qu’un ouvrage de philosophie mais moins qu’un roman classique. Si le sujet vous intéresse, je vous conseille (comme souvent avec les objets importants de la culture contemporaine) d’aller jeter un coup d’œil sur la notice de Wikipedia. Ils reprennent des liens vers un site dédié à la métaphysique de la qualité et vers une collection de photos prises durant le voyage de Pirsig. Je vous rajoute le lien vers le livre sur amazon.com : il est toujours amusant de jeter un coup d’œil aux critiques des lecteurs. Les avis sont très tranchés, les gens adorent ou détestent. Et les avis négatifs sont souvent peu développés : les lecteurs se plaignent de ne rien avoir compris et expliquent que l’auteur doit être fou puisqu’il est passé par des séances d’électrochocs.
En fin de compte, je vous le conseille. Tout n’est pas bon, mais il se peut que vous trouviez le Bouddha entre deux explications sur le démontage d’un moteur.

Update (07/12/2006): voici une excellente interview avec Robert Pirsig.

Charles Fréger

Charles Freger
Charles Fréger est un portraitiste qui réalise des séries lumineuses et d’une froideur un peu étrange sur des majorettes, légionnaires, marins, etc.
Merci Eve.